Suzume no Tojimari (également appelé Suzume no Tojimari) est un excellent film ! J'ai regardé entièrement le film en VOSTFR en mai 2023 au cinéma mais je n'ai pas lu le manga.
L’histoire débute avec Suzume Iwato, une lycéenne de 17 ans de Kyushu, qui se retrouve embarquée dans une aventure épique à travers le Japon. Après avoir rencontré Sōta Munakata, un jeune homme en quête de zones abandonnées, elle découvre une porte menant à un univers fantastique. Sa curiosité la pousse à interagir avec une étrange pierre qui se transforme en créature féline et s’enfuit, laissant la porte ouverte et libérant ainsi le mal d’un autre monde. Consciente des conséquences désastreuses de son acte, Suzume s’allie à Sōta pour fermer les portes mystiques et empêcher le chaos de s’abattre sur le pays. Ensemble, ils doivent naviguer à travers les traumatismes de l’adolescence tout en luttant contre les forces surnaturelles qui menacent leur monde. Cette histoire, bien qu’ancrée dans le fantastique, résonne avec la réalité des jeunes confrontés à des défis extraordinaires.
Avant d’argumenter, trois questions se posent : comment Suzume parvient-il à tisser ensemble le quotidien et le fantastique, créant un récit qui résonne à la fois avec les jeunes générations et les amateurs de folklore traditionnel ? En quoi la quête de Suzume pour fermer les portes mystiques à travers le Japon symbolise-t-elle la recherche de fermeture dans nos propres vies, et comment cela nous incite-t-il à réfléchir sur notre capacité à surmonter les pertes et à trouver un sens dans l’adversité ? Et finalement, de quelle manière l’intégration de la technologie et des transports modernes enrichit-elle le récit, démontrant que la simplicité du cadre peut porter une histoire riche en émotions et en significations profondes ?
Eh bien, de manière générale, cet animé est excellent et qui me procure le plus d'émotion tout au long du film, combinant humour et émotion, tout en étant plus accessible que les précédentes films de Makoto Shinkai. C'est un film captivant qui nous emmène dans un voyage à travers le Japon, tout en abordant des thèmes profonds tels que le deuil et la résilience. Il nous fait réfléchir sur des thématiques tels que la perte, la responsabilité, la connexion humaine, l’entraide et la recherche de soi dans un monde en constante évolution. En effet, le film aborde ces thèmes à travers le prisme de la vie quotidienne de Suzume, une jeune fille qui, malgré son apparence ordinaire, se trouve confrontée à des événements extraordinaires qui la relient à des mythes ancestraux. Le folklore est également présent dans la menace qui pèse sur le monde de Suzume : des entités surnaturelles appelées “namazu”, des poissons-chats géants de la mythologie japonaise, sont à l’origine des catastrophes naturelles. En parlant de ça, le film est fortement inspiré par les séismes dévastateurs de 2011 au Japon. C’est une métaphore puissante des défis réels auxquels le Japon est confronté comme les tremblements de terre et les tsunamis. Le réalisateur Makoto Shinkai a exprimé son désir de faire face à cette catastrophe et de comprendre son impact à travers le film. Les portes que Suzume cherche à fermer sont des représentations allégoriques des catastrophes naturelles, et leur fermeture symbolise la guérison et la reconstruction dans le sillage de tels événements. Le film rend hommage à la résilience du peuple japonais et sert de rappel poignant de la capacité de la nation à se relever après la tragédie.
Par ailleurs, la technologie et les transports sont utilisés de manière significative pour ancrer l’histoire dans un réalisme contemporain. Les personnages interagissent avec des téléphones portables, s’engagent sur les réseaux sociaux et communiquent via messagerie, ce qui reflète la manière dont ces technologies façonnent nos interactions quotidiennes. Ces éléments de Slice of Life sont intégrés de façon naturelle dans le récit, soulignant la connexion entre les personnages malgré la distance physique qui les sépare. Les modes de transport, notamment les bateaux, les trains et une voiture décapotable ne sont pas seulement des moyens de déplacement mais aussi des symboles de liberté et de découverte. Makoto Shinkai utilise ces véhicules non pas pour embellir son univers mais pour le rendre plus tangible et accessible. Il n’a pas peur d’utiliser ces éléments modernes pour montrer que l’authenticité et la richesse d’un film ne dépendent pas d’un univers extravagant mais de la vérité émotionnelle et de la profondeur de ses personnages.
Ainsi, Makoto Shinkai maîtrise l’art de mêler le fantastique au quotidien, créant un univers où la magie et le surnaturel s’infiltrent subtilement dans la réalité. Le film illustre comment des éléments extraordinaires, tels que les portes mystiques, peuvent coexister avec les aspects les plus familiers de notre vie, comme l’utilisation de la technologie et des transports. C’est cette intégration harmonieuse qui confère au film sa qualité fantastique, nous invitant à redécouvrir le monde qui les entoure à travers une lentille empreinte de merveille et d’émerveillement. Encore une fois, Shinkai prouve une fois de plus qu’un récit n’a pas besoin d’un univers excessivement riche pour toucher profondément ; Il suffit d’une histoire authentique et d’une connexion émotionnelle véritable.
Concernant les personnages principaux, Suzume, Sōta et Daijin :
Le thème de la mère décédée de Suzume est un fil émotionnel important qui ajoute de la profondeur à son personnage. La perte de sa mère est un élément central de son évolution, influençant ses motivations et sa capacité à surmonter les défis. Cette perte est traitée avec délicatesse et pousse Suzume à chercher des réponses et à trouver un sens dans un monde marqué par l'absence. D'un côté, elle vit des expériences courantes pour une adolescente : interactions avec sa famille et ses amis, rêves et désirs personnels. De l'autre, elle se lance dans un voyage initiatique où elle doit fermer des portes mystiques à travers le Japon, rappelant les récits où les héros affrontent des forces surnaturelles pour rétablir l'harmonie. Le titre de l'animé, “Suzume no Tojimari”, signifie “La Fermeture des Portes par Suzume”. Le nom "Suzume", qui veut dire "moineau" en japonais, symbolise la légèreté et l'agilité avec lesquelles elle fait face à ses défis, comme un moineau qui vole dans les airs. Suzume incarne la résilience et l'espoir, représentant la jeunesse qui, malgré les épreuves, trouve la force de continuer et de prendre en main son destin. Sa mission de fermer les portes est une métaphore de sa propre quête pour surmonter la perte et trouver un sens à travers l'adversité.
Sōta :
Sōta est déterminé et qui partage une mission similaire. Ensemble, ils forment une alliance qui transcende leurs expériences individuelles. Sōta, avec son propre passé et ses motivations, apporte une perspective différente à l’aventure. Il est le reflet de ceux qui, malgré le poids des responsabilités, continuent à avancer et à lutter pour ce qui est juste. Sōta est un personnage qui incarne le courage et la persévérance. Il parcourt le Japon, fermant les portes qui causent des catastrophes naturelles, portant sur ses épaules le poids d’un monde qui se trouve au bord du chaos. Sa rencontre avec Suzume est un tournant, non seulement pour leur mission commune mais aussi pour leur croissance personnelle. Ensemble, ils apprennent que la fermeture des portes est plus qu’une tâche physique; c’est un processus émotionnel et spirituel qui les mène à la guérison et à la réconciliation avec leur passé. Le fait qu'il est devenu une chaise apporte une touche d’humour bienvenue et allège le ton de l'histoire. La chaise, qui n’a que trois pieds, est révélée être un souvenir de la mère de Suzume, ajoutant une couche supplémentaire de signification à cette transformation. L’aspect comique de la situation est renforcé par l’incrédulité de Suzume face à cette métamorphose soudaine et par l’aspect visuel de Sōta en tant que chaise, ce qui crée un contraste amusant avec le sérieux de sa mission. Cet élément comique est un exemple de la façon dont le film intègre des moments légers pour équilibrer les thèmes plus graves qu’il explore.
Et Daijin :
Daijin, ce personnage mystérieux sous forme de chat blanc, est bien plus qu’un simple guide pour Suzume. Daijin guide Suzume à travers les portes vers d’autres royaumes, rappelant les croyances japonaises où les chats sont des messagers entre les mondes. Dans la mythologie japonaise, les chats sont souvent vus comme des créatures surnaturelles ayant le pouvoir de traverser les frontières entre le monde physique et l’esprit. Daijin, en tant que gardien des portes et messager, joue un rôle crucial dans l’histoire, aidant Suzume à naviguer entre ces mondes et à accomplir sa mission.
Ensemble, la dynamique entre Suzume et Sōta, ainsi que celle entre Suzume et Daijin, est cruciale. Ces relations évoluent de la méfiance initiale à une compréhension mutuelle profonde, illustrant le thème du film sur la connexion humaine et l’entraide. Leur voyage commun est un rappel poignant que, même dans les moments les plus sombres, il y a de l’espoir et de la lumière lorsque nous nous unissons pour affronter les défis. Ensemble, ils forment des liens improbables mais puissants, montrant comment les êtres humains et les éléments surnaturels peuvent coexister et interagir dans les récits traditionnels japonais. Ces relations soulignent l’importance de l’entraide et de la compréhension mutuelle dans la quête intérieure et extérieure de Suzume pour la fermeture des portes.
Sinon, les personnages secondaires enrichissent l’histoire avec leurs propres histoires et contribuent à la profondeur thématique du film. Tomoya Serizawa apporte une touche d’humour et de légèreté. Tamaki Iwato représente la famille et le sacrifice, ayant élevé Suzume après la perte de ses parents. Miki, bien que peu d’informations soient disponibles, fait partie de l’univers de Suzume. Rumi Ninomiya est une mère célibataire qui illustre la force et la résilience face aux défis de la vie. Hitsujirō Munakata incarne la sagesse et le lien avec le passé, étant lui-même un ancien “Closer”. Minoru Okabe apporte une dimension romantique non partagée, reflétant les complexités des relations humaines. Chika Amabe est une jeune fille pleine de vie que Suzume rencontre à Ehime, ajoutant une dynamique amicale et soutenante. Enfin, Sadaijin, l’une des deux divinités clés, joue un rôle crucial dans la lutte contre le ver et les catastrophes naturelles, symbolisant les forces anciennes et mystiques du Japon. Ensemble, ces personnages tissent un tissu social et émotionnel qui soutient le voyage de Suzume et souligne les thèmes de connexion, de communauté et de croissance personnelle.
Au passage, il n'y a pas de fan service, ce qui rend le film agréable à suivre.
Au niveau de l'animation globale et du chara-design, les détails de l'expression faciale sont impressionnant ! On voit clairement comment ils ressentent ! De plus, tous les endroits du films sont directement inspiré IRL et à la moindre détail ! Ce qui rend le film ultraréaliste, culte et marquant ! Au niveau de la bande-son, l'OST correspond parfaitement à l'ambiance mélancolique et poétique de l'animé, soulignant avec une justesse émotionnelle remarquable les moments clés. Bref, c'est un pur chef d'œuvre, preuve du talent de Makoto Shinkai et s’inscrit comme un incontournable du cinéma d’animation japonais. Un véritable chef-d’œuvre qui, je l’espère, recevra la reconnaissance internationale qu’il mérite.