A la faveur des VPN, Suzume était disponible sur Crunchyroll six mois après sa diffusion en salle, l'occasion de pouvoir profiter du chef d'oeuvre pour les fêtes.
On est sur du Makoto Shinkai cru 2023 qui réutilise le principe de base de ses films, à savoir une romance qui se noue autour d'un événement surnaturel. Ceci dit, Shinkai était à la base peut enjoué à l'idée de faire une nouvelle romance hétérosexuelle mais a été poussé par son producteur à quand même le faire. Ce qui fait que le garçon a été changé en chaise durant tout le film... ce qui est pas plus mal, car l'animation de la chaise est plutôt bien vue et que l'objet est lui même chargé de symbolique.
On sent que Shinkai a recentré l'histoire autour de son héroïne (son nom est littéralement le titre du film) que l'on va suivre au fil des deux heures à travers un road trip dans le japon afin de fermer des portes dont l'ouverture provoque des catastrophes naturelles. Et comme souvent dans ce genre de film portant sur un voyage, il y a un côté "tourisme et carte postale" puisqu'on commence du bas du japon (province de Miyazaki) pour remonter dans le centre (Kobe et Tokyo) pour remonter vers le Nord. Si c'est indiqué fugitivement par des cartes, j'ai eu le besoin de revoir le voyage fait par l'héroïne sur Google Map afin de voir un peu ce que ça représente. (17 heures en bagnole mine de rien, mazette. Mais faut se souvenir que le japon est un pays tout en longueur.)
Le film est clairement divisé en deux parties : Dans la première Suzume et Sōta parcourent le japon à la recherche de Daijin le chat, dans chaque ville où ils s'arrêtent se trouve un lieu abandonné où une porte va s'ouvrir libérant potentiellement un ver géant qui provoque des catastrophes.
On a l'impression que c'est Daijin qui libère les vers, mais on apprend finalement qu'il ne fait que leur indiquer le lieu d'une future catastrophe. Néanmoins ça en reste un sale chat, capricieux, qui leur fait courir pas mal de danger et qui s'il avait été plus coopératif, aurait facilité la tache de Suzume.
Puis à la moitié du film
Sota se transforme en pierre et est obligé de sceller. Suzume part donc à la recherche de la porte qu'elle a traversée enfant pour la franchir à nouveau. Peut-être que le spectateur japonais se doutait que la destination finale serait Fukushima (surtout quand on la regarde monter dans le nord du pays) mais je ne l'ai réalisé que très tard, ce qui est assez intelligent, vu que les lieux dans lesquels Suzume doit refermer des portes sont de plus en plus énormes. Après, j'ai bien aimé cette révélation, mais je comprends aussi les japonais qui ont trouvés ça de mauvais goût.
Niveau réalisation, c'est du Makoto Shinkai pur jus : c'est beau, l'histoire est bien rythmé, tu as de la tranche de vie notamment à travers tous ces gens que croise Suzume et qui m'ont rappelés les quelques rencontres que j'ai fait à la lointaine époque où je faisais du stop. Et puis, la bouffe est alléchante.
Il y a une chouette idée de réalisation avec Daijin qui prend la forme d'un chat beaucoup plus cartoonesque que le reste du film. Mais j'adore les mélanges de genre réussis dans les films d'animation. Niveau bande son, c'est toujours la musique des RADWIMP qui fout toujours les poils dans les moments dramatique. A noter l'incursion de hits des années 70/80 dans la voiture, ce qu'en tant que fan de City Pop, m'a plutôt amusé.
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Pas vraiment. Plus à des pré-ados. Après y a rien de très violent.
Possibilité de remake/suite : Faut vraiment que je rattrape les films de Shinkai que j'ai pas vu.
Le détail qui me titille : Y a pas moyen de lui mettre un troisième pied, même de fortune, à cette chaise ?
Suis-je le seul ? : A avoir envie d'avoir une playlist entière ce que Serizawa écoute dans sa voiture ?