Summer is coming
Un thriller intelligent de François Ozon, au scénario plus complexe qu'il n'y parait et qui dévoile un twist final intéressant et plutôt déroutant. "Swimming Pool" c'est l'histoire de Sarah...
le 3 juil. 2014
13 j'aime
1
Sarah Morton (Charlotte Rampling) est une auteure britannique de romans policiers à succès qui traîne sa déprime auprès d’un père vieillissant. Pour lui permettre d’échapper à son état, son éditeur londonien (Charles Dance) lui propose d’aller séjourner dans sa belle et grande maison du Luberon qu’il s’offre à lui prêter. Opération réussie : la maussade retrouve son sourire et peuple sa solitude ensoleillée de fantômes bien vivants, en tête desquels la fille de son éditeur (Ludivine Sagnier), qu’elle fait débarquer à l’improviste et qui rabat sur la demeure isolée tout un défilé d’hommes cantonnés au rôle d’objets sexuels, pour le meilleur et pour le pire. Mais tout cela, on ne le saura qu’après, lorsque, revenue à Londres, la créatrice croisera le chemin de la vraie « fille de », pré-adolescente baguée encore engoncée dans l’enfance, bien éloignée de la prédatrice impertinente que l’écrivaine à suspense avait créée.
Dans le déroulement chronologique du film, l’illusion fonctionne et l’on se laisse prendre à ce jeu de défiance puis de charme, joué par deux chattes jalouses sur le territoire d’un homme absent. La Provence grillonne et stridule tant qu’elle peut et François Ozon sait rendre perceptibles les ondes de chaleur apaisantes et sensuelles qui se diffusent autour de la piscine, devenue ombilic de ce petit monde en villégiature.
Mais l’on ne peut s’empêcher d’en vouloir un peu à notre réalisateur national de souscrire si aisément au ressort narratif de plus en plus éculé si cher au cinéma américain : le « twist » final, façon « Shutter Island » (2010), qui invalide d’une certaine façon tout ce à quoi le spectateur a auparavant cru et adhéré. Certes, ici, la ficelle se justifie par la monstration de l’illusion créatrice. Tout ça pour ça… On connaît le goût du réalisateur pour l’exploitation des faux-semblants, qui se manifestera à nouveau dans « Frantz » (2016), puis dans « L’Amant double » (2017). Mais il est gênant qu’une pirouette scénaristique vire au réflexe compulsif, qui plus est emprunté, et jouant de façon par trop systématique avec la déception du spectateur…
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films où il est question de la paternité, frontalement ou latéralement. et Films dans lesquels l'eau joue le rôle d'un protagoniste
Créée
le 23 mai 2021
Critique lue 818 fois
10 j'aime
8 commentaires
D'autres avis sur Swimming Pool
Un thriller intelligent de François Ozon, au scénario plus complexe qu'il n'y parait et qui dévoile un twist final intéressant et plutôt déroutant. "Swimming Pool" c'est l'histoire de Sarah...
le 3 juil. 2014
13 j'aime
1
Sarah Morton (Charlotte Rampling) est une auteure britannique de romans policiers à succès qui traîne sa déprime auprès d’un père vieillissant. Pour lui permettre d’échapper à son état, son éditeur...
le 23 mai 2021
10 j'aime
8
La très jolie poitrine de Ludivine Sagnier, exhibée à volonté, m'a à peine fait sortir de ma torpeur durant un film ennuyeux au possible, au scénario insignifiant et aux personnages sans relief. Du...
Par
le 3 août 2010
9 j'aime
Du même critique
Le rêve inaugural dit tout, présentant le dormeur, Pierre (Swan Arlaud), s'éveillant dans le même espace, mi-étable, mi-chambre, que ses vaches, puis peinant à se frayer un passage entre leurs flancs...
le 17 août 2017
80 j'aime
33
Sarah Suco est folle ! C’est du moins ce que l’on pourrait croire lorsque l’on voit la jeune femme débouler dans la salle, à la fin de la projection de son premier long-métrage, les lumières encore...
le 14 nov. 2019
74 j'aime
21
Marx a du moins gagné sur un point : toutes les foules, qu’elles se considèrent ou non comme marxistes, s’entendent à regarder le travail comme une « aliénation ». Les nazis ont achevé de favoriser...
le 26 août 2019
71 j'aime
3