Swing Heil.
Je ne sais pas définir exactement ce qui m'a le plus plu dans ce film. Serait-ce le flot continu d'émotions qu'il véhicule, son tempo captivant, la leçon qu'il véhicule, sa bande son ou l'histoire...
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le 10 juin 2011
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Pour le premier long métrage de Thomas Carter, le démarrage est fort. Sans être rigide sur le sujet sensible de l’influence Nazi, il répand une contre propagande aux jeunes en quête de liberté. La passion et la culture libre sont craintes sous le Troisième Reich. Alors que la Gestapo monopolise toutes les attentions, la population allemande voit l’ascension des Jeunesses Hitlériennes au sein de leur communauté.
Il ne s’agit plus d’éradiquer des personnes. Il s’agit d’éradiquer un art de vivre. La rigidité de la politique Nazi est l’exemple le plus radical de tous. On vit dans la peur de vivre, on craint davantage son voisin que la Gestapo. C’est pourquoi utiliser le swing jazz comme référence est intéressant. Nous appréhendons cette danse comme la part d’enfance et de pureté qui sommeille en nous. De plus, le jazz représente bien plus, une symbolique du désordre, de la spontanéité et de l’individualité. L’héritage du blues noir américain a de quoi titiller les esprits antisémites en cette période. On s’habille à l’anglaise, on s’amuse comme les américains. Ce qui définit tout le contraire du fanatisme qui frappe la jeunesse. L’éducation « raciale » devient alors le phénomène tabou. On évince la morale et la famille pour les remplacer par l’inconscience.
Et c’est à travers un groupe d’amis que l’on redécouvre le contexte poignant. Peter Müller (Robert Sean Leonard) et Thomas Berger (Christian Bale) forment un duo inséparable dans le cœur et le swing. Alors que les divergences politiques de l’Allemagne les amènent à se familiariser à la culture Nazi, on se rend compte de la forme qu’elle prend. La figure paternelle se retrouve en cette menace de l’ombre. On suit ainsi la démarche qui ouvre les portes de l’autorité et de la dépendance. L’influence que certains peuvent apporter change la personne et son monde. Il suffira d’être attentif au discours d’Arvid (Frank Whaley) pour enfin ouvrir les yeux sur ce que la culture représente. Il inculque le respect et la liberté. Cette même liberté de penser et de vivre que les hommes tels que Herr Knoff (Kenneth Branagh) tentent de convertir en machine de guerre, machine d’une nation aveugle.
« Swing Kids » établit la parfaite transition des années folles au nazisme. La période pré-Seconde Guerre Mondiale est d’une richesse que Carter maîtrise dans la sobriété et la justesse. Avant-gardiste sur les bords, cette œuvre mérite une attention particulière à la jeunesse en quête identitaire permanente.
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Créée
le 27 juin 2017
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