Du sens de voler
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Au pays du chicos craignos, dans la communauté de communes du DTV, il existe un lieu-dit où est religieusement conservé un « sabre d’honneur » qui, selon les légendes, permet de tuer à tous les coups si l’on porte une moustache Fu Manchu, ou de gagner plusieurs millions plusieurs fois. Il y a aussi un méchant local qui confond le luxe avec un éclairage digne du quartier rouge d’Amsterdam, et le beau avec un culturiste passant pour l’inventeur du mulet permanenté, et qui donc, serait aveugle sans se l’avouer, ce qui expliquerait accessoirement qu’il ne voit pas venir la trahison de son second. Sinon, il y a aussi un héros local qui perd son copain, dont la sœur tellement effondrée dit qu’il n’y a plus son frère entre elle et lui avant de passer illico à la séquence torride où elle lui lèche les abdos, sachant que le héros s’empressera une fois sa gonzesse dans le coma d’aller noyer sa peine dans un bar à putes, avant de porter des lunettes parce que tout le monde sait que ça rend aveugle, à croire qu’il y a un message derrière ce qui fait office de scénar. On a dû mettre de la musique par-dessus tout ça, mais le spectateur l’oubliera aussi vite que le producteur de payer pour du synthé, et on a dû décommander bien des répétitions de combats, mais le spectateur n’aura d’yeux que pour la photographie. Car elle donne tout simplement un autre sens à l’expression « mauvais goût », ou alors, elle participe d’une démonstration sur le revers de Las Vegas, même si la façade est presque aussi moche et rend donc la démonstration quelque peu confuse. Bref, il s’agit d’un vehicle comme disent les Américains, et ce vehicle est tout entier consacré à Steven Vincent Leigh, capable de payer un café avec son seul badge de flic, et de ne pas faire passer grand-chose avec son seul sourire, histoire de ne pas faire honte à son maître Don Wilson.
Pour public averti (qui a fini tous les Bloodfist et qui en redemande) : Sword of honor (1996), de Robert Tiffe (sans vouloir se moquer trop facilement, on se demande inévitablement si ce nom de famille n’explique pas la licence capillaire, autrement dit cette brochette de mal coiffés qui commence avec l’inventeur susnommé sans jamais épuiser le sujet), avec aussi Sofia Crawford (casacadeuse et pas actrice, ce qui a tendance à se voir, mais pas autant que ses cheveux rêches car le concours de la coiffe n’est pas réservé aux seuls hommes) et un imitateur rauque de Sting pour la séquence torride (sur un air rappelant vaguement It’s probably me, ce qui a tendance à s’entendre, mais pas autant que la respiration tout aussi rauque du héros qui fait ses exercices en slip)
Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure
Créée
le 8 juil. 2023
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