Sword of the Stranger
7.4
Sword of the Stranger

Long-métrage d'animation de Masahiro Andô (2007)

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Je revois plus de cinq ans après cet animé, dont je gardais un souvenir très vif. Et encore une fois, il est venu se nicher dans mon coeur.


Cet animé a des animations proprement bluffantes. Mouvements de caméré de type caméra portée, découpage dynamique sans être hystérique, avec un art de l'ellipse très élégante et des mouvements comme on en voit rarement (les trépidations d'un cadavre bardé de flèche derrière lequel se protège un personnage qui traverse un pont en courant), c'est un véritable régal pour les yeux. D'autant que les scènes de combat en groupe réussissent ce fait rare : s'affranchir de l'écrasante référence à Kurosawa pour créer son propre style.


Le design des personnages est un peu plus inégal, certains personnages secondaires étant un peu stéréotypés, tandis que d'autres sont très détaillés. C'est au-dessus du panier, mais comme ce n'est pas unifié, cela jure légèrement.


Les bruitages, l'ambiance sonore, la musique sont très efficaces. Les décors, à côté de ces personnages assez "réalistes", sont stylisés à la manière d'estampes pluvieuses. Il y a aussi un travail sur les éclairages changeants sur les visages. Le thème principal s'installe plutôt vers la fin et reste en mémoire.

Tout ce travail artistique démentiel vise à donner l'impression d'un monde où des forces s'entrechoquent continuellement.


C'est un film d'action, assez viril, mais élégant et avec un rythme habile. Si les séquences d'action sont très prenantes, il y a aussi des moments de temps morts suspendus, comme lorsque le rônin et le garçon parlent de ce que représente faire du cheval. Les relations entre de nombreux personnages sont brossées rapidement mais efficacement. Celle entre l'enfant et le rônin est réussie, on peut la trouver téléphonée mais les dialogues ne le sont pas, je trouve.


J'aime bien aussi que l'histoire de prophétie qui pousse à poursuivre l'enfant ne trouve jamais de vérification : le surnaturel invoqué dans l'intrigue n'existe probablement pas, et il n'y a pas d'enjeu du type "sauver le monde". Ce sont juste des individualités, à un moment, qui se croisent et s'entrechoquent. J'aime bien.


Sword of the stranger est un long-métrage d'animation japonaise qui tient une place à part dans mon coeur, par la maestria de ses scènes de sabre, par son rythme alternant moments très intenses et temps morts, par son histoire d'amitié touchante.


Synopsis :

Kotarou, un jeune garçon et son chien Tobimaru fuient un danger en transportant de curieuses pierres vertes. Pendant ce temps, une troupe chinoise commandée par un guerrier très puissant, blond aux yeux bleus, traverse le Japon avec un chargement comportant un curieux mécanisme. En s'arrêtant dans un temple désaffecté, Kotarou tombe sur un rônin. Sans le vouloir, ce dernier se trouve impliqué en prenant sa défense contre les troupes du shogunat et un soldat des Mings.


Le chien ayant été empoisonné, le garçon engage le rônin en lui promettant une des pierres vertes. Le rônin croise le fer avec le général ennemi, par hasard. Ils reprennent la fuite. Lors d'une halte le rônin, Nanashi ("pas de nom"), révèle qu'il a des cheveux roux qu'il teint en noir avec du broux de noix. Il est d'origine étrangère. Tous deux atteignent le temple qui les accueille. Le rônin part, mais les moines ont vendu l'enfant aux Chinois : avec le chien, il part sur leurs traces. La neige commence à tomber. L'enfant est détenu au camp chinois et doit être sacrifié à minuit dans l'espoir de confectionner un elixir d'immortalité avec son sang. Mais les troupes japonaises menées par un chef de guerre ambitieux lancent l'attaque sur le camp.


Ce chaos permet au rônin de s'infiltrer. Une série de duels s'ensuivent, avec le dernier, très digne, contre l'étranger blond. Blessé, le rônin part à cheval avec l'enfant, qui cette fois tient les rênes. Leurs traces dans la neige laissent des gouttes de sang.



zardoz6704
9
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Créée

le 26 août 2022

Critique lue 23 fois

zardoz6704

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