Symbol par JipéF

Symbol, le film le plus absurde, le plus non-sensique de Matsumoto. Un film inracontable, qui ne peut s'appréhender que par sa visualisation, souvent mémorable quand on y découvre le pitch. Oui, il faut le savoir, Symbol est un film complètement absurde, qui enchaine les gags grotesques et surréalistes. Mais pourtant, Symbol est bien loin d'une blague potache. Matsumoto n'est pas Johnny Knoxville : il se dissimule derrière un masque d'idiot du village pour mieux surprendre. Il met une perruque de carnaval complètement cheapos pour ensuite asséner des effets visuels surprenants. Il commence son film au Mexique, dans un pueblo à l'ambiance bien éloigné de l'agitation tokyoite, y insère un vibrant hommage à la Lucha Libre, pour ensuite passer sans ménagement à une ambiance à la Portal / Cube. Et tout ça dans un seul but, dissimuler au beau milieu de ce salmigondis hétéroclite une réflexion, à la fois burlesque et mystique, sur la destinée et la responsabilité, carrément. Et le pire, c'est que tout se tient : on adhère à Symbol sans rien y comprendre, le message y est transmis sans jamais être explicité. Réussir un tel tour de force, sur un sujet aussi délicat, est une confirmation de la maitrise du langage cinématographique dont fait preuve Matsumoto, et l'impose durablement comme un auteur à suivre. Ne vous privez pas de cette expérience unique, regardez Symbol.