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"Je sais que tu es un honnête mec, mais tu sais que je dois te tuer"

La colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance.

Derrière cette réplique de Maître Yoda, un constat implacable : la vengeance n'apporte rien de bon. Un constat lisible également dans Sympathy for Mister Vengeance (SMV), premier opus du triptyque sur la vendetta (avec Old Boy et Lady Vengeance) par Park Chan-Wook.


Mais résumer le film à une simple histoire sanglante ne lui rendrait pas raison, bien que les passages violents soient réels et montrés. Deux ans après le suffoquant Dancer in the Dark (2000) de Lars von Trier, le réalisateur sud-coréen nous livre un scénario aux prémisses similaires. Une personne en situation de handicap, désoeuvrée, va tenter d'aider un membre de sa famille pour une opération chirurgicale qui pourrait lui sauver la vie. Sauf que rien ne va se passer comme prévu. Le personnage de Ryu dans SMV et celui de Selma dans Dancer in the Dark, partagent également une certaine naïveté qui, face à la cruauté du monde, va les pousser à la faute, les mener vers un chemin sans retour. Et une fois l'engrenage enclenché, on assiste impuissant à une machination aux allures quasi divines. Plus qu'un film, SMV est une expérience, au plus proche tour à tour des personnages clés qui entremêlent leur vie dans une quête de vengeance croisée.


Entre les lignes de ce scénario pointe une critique sociale, deux classes qui se percutent. Le personnage joué par l'immense Song Kang-ho (aussi vu dans Parasite) en est la preuve. Riche patron, il a tout et il va tout perdre. Une situation qui entre en résonance avec un discours de l'Abbé Pierre :

Quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits enfants, avec votre bonne conscience, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d'inconscients, au regard de Dieu, que n'en aura jamais le désespéré qui a pris les armes pour essayer de sorti de son désespoir.

Le tout est englobé d'une mise en scène virtuose. De plans fixes à la composition parfaite, à des mouvements de caméras nerveux pour donner l'ivresse, en passant par une esthétisation de la violence, Park Chan-Wook fait étalage de toute sa palette. C'est dur, violent, prenant, mais l'expérience est une réussite.

TomPacino
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le 27 juil. 2022

Critique lue 18 fois

TomPacino

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