Le film s'était fait descendre à sa sortie, et à Cannes je crois aussi.
On peut le comprendre. Le principe de la mise en abyme a ses limites, justement parce qu'il n'en a pas, et que le réalisateur veut aller jusqu'au bout.
On assiste à de véritables beaux moments de littérature, de théâtre, de scénographie, moins de cinéma, même si certaines séquences ont du charme.
La mélancolie générale est bien rendue, et le fil rouge du film - un homme qui meurt - est émouvant et fonctionne paradoxalement, en dépit des afféteries et du trop plein généralisé. Car le problème est bien là, syndrome du premier film : c'est beaucoup trop dense, et Charlie Kaufman surajoute plusieurs idées, plusieurs esthétiques en perdant complètement son spectateur. Alors que l'émotion est là, elle se dilue dans les méandres d'un film labyrinthique qui épouse la logique des rêves, sans qu'on puisse réellement le justifier. L'idée de départ, à savoir la re-création du monde à l'infini, dans un hangar, pour le représenter dans sa totalité, était déjà assez ambitieuse. C'est bien dommage, et ce n'est pas innocent que Kaufman pèche de la même manière que son comparse Gondry dans le récent L'Ecume des jours : par excès d'idées et mégalomanie.

Créée

le 19 juin 2013

Critique lue 1.7K fois

23 j'aime

Sergent_Pepper

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

23

D'autres avis sur Synecdoche, New York

Synecdoche, New York
Sergent_Pepper
7

Critique de Synecdoche, New York par Sergent_Pepper

Le film s'était fait descendre à sa sortie, et à Cannes je crois aussi. On peut le comprendre. Le principe de la mise en abyme a ses limites, justement parce qu'il n'en a pas, et que le réalisateur...

le 19 juin 2013

23 j'aime

Synecdoche, New York
cosmoscrame
10

Critique de Synecdoche, New York par cosmoscrame

Je préfère le dire immédiatement, cette critique n'arrivera pas à montrer à quel point je trouve ce film extraordinaire. Vous serez prévenu. Je crois que ce film est mon film préféré de l'année. Il...

le 16 juin 2010

22 j'aime

5

Synecdoche, New York
SlimGus
8

Critique de Synecdoche, New York par Gaylord G

Caden Cotard, metteur en scène de théâtre est sur le point de monter une nouvelle pièce, la pièce de sa vie. On découvre alors sa vie quotidienne, crument filmée, venant alors désacraliser ce...

le 1 nov. 2012

12 j'aime

Du même critique

Lucy
Sergent_Pepper
1

Les arcanes du blockbuster, chapitre 12.

Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...

le 6 déc. 2014

774 j'aime

107

Once Upon a Time... in Hollywood
Sergent_Pepper
9

To leave and try in L.A.

Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...

le 14 août 2019

715 j'aime

55

Her
Sergent_Pepper
8

Vestiges de l’amour

La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...

le 30 mars 2014

617 j'aime

53