Après les déjà très particuliers Le policier et L'institutrice, le réalisateur israélien Nadav Lapid récidive et fait encore plus fort. Cette fois-ci en France, et Juliette Binoche a été séduite. Elle et son jury lui ont attribué l'Ours d'or au dernier festival de Berlin. On en sort assez décontenancé en se demandant bien ce que l'on vient de voir. C'est complètement bordélique en fait. La mise en scène est tantôt calme tantôt hyper speed (j'ai eu limite mal au cœur parfois). Pareil pour les dialogues, parfois brillants, souvent beaucoup trop décalés ou ridicules. Il n'y a pas vraiment d'histoires (inspirée de la propre expérience du metteur en scène à son premier voyage en France), les liens entre les personnages sont ambigus. L’interprétation est par contre sans faille (comme chaque fois chez Lapid). Tom Mercier est une vraie et belle révélation. Il est de toutes les scènes, bouffant littéralement l'écran. Aussi beau (on ne nous cache rien de son physique avantageux) et talentueux que charismatique. On espère le revoir très vite donc. Les autres font ,du coup, plus pâle figure même s'ils sont impeccables, comme Quentin Dolmaire, ou Léa Drucker aussi truculente qu'hilarante. De ce fouillis sort tout de même quelques belles scènes, d'autres plus fortes et plus poétiques mais le résultat laisse tout de même perplexe. A laisser macérer et à revoir dans quelques temps peut être.
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