Premier film d'une icone de la culture française: Patrick Sébastien, Patou pour les intimes. En effet le bougre est au scénario, à la réalisation, à la production, à la BO et joue dans son propre film. Il n'y a donc aucune limite à son talent ? Apparemment non...
Je n'ai jamais vu de film aussi innovant sur le plan du cadrage, l'utilisation du contre plongé nord congolais comme transition est une innovation qui je pense marquera un tournant dans le cinéma français.
Je cris également au scandale, en effet ce film a été boudé par la critique, surement trop élitiste ou corrompu pour reconnaître le génie du jeu de Patou. Ce personnage oscillant entre son rôle de père et celui de psychiatre est superbement interprété.
Pareil pour l'écriture, il est appréciable de voir que le cinéma est encore capable d'écrire de bonnes répliques et une histoire tenant plus que sur une feuille de PQ. Et plus qu'une intrigue riche en émotion ce film est une leçon de vie, AIMER ! Aimer à tous prix, c'est dans ce sens que Patou, inspiré par les plus grands (dont Shakespeare comme je le précise dans le titre) à pousser son chef d'oeuvre.
Comment ne pas haïr le méchant Papa ? Comment ne pas aimer Zef ? Comment ne pas pleurer lorsque cette magnifique chanson annonçant le générique résonne dans vos oreilles ("Tuuuuu essss le pluuuuus beau matin duuuu mooooonde !!!!") ?
Poignant, magnifique, PARFAIS. Patou t'aime
EDIT Novembre 2017: Une petite pensée pour ce qui a été un meme avant l'heure. J'aimerais remercier la communauté de Sens Critique sans qui ce film n'aurait jamais eu le revival underground qu'il mérite. Ce qui n'était à l'époque qu'un téléfilm minable et introuvable, enregistré par chance par un vulgaire quidam sur un support VHS, s'est mué en oeuvre métaphysique magnifié par le retour du new-wave et de la post-ironie. Il n'était à l'époque où j'ai rédigé cette critique disponible sur aucune plateforme de streaming ou de téléchargement. Il m'avait été transmis via un obscur site d'hébergement russe par une source désirant rester anonyme du fait de sa responsabilité dans la diffusion postérieure du film sur les réseaux Torrent. J'avais, dans l'euphorie, immédiatement rédigé cette critique, convaincu de sa portée visionnaire. Merci à tous.