Recrutée par une importante société de robotique pour régler une défaillance sur des serviteurs androïdes, Abi emménage avec son compagnon Paul dans une maison high-tech au cœur de la campagne anglaise. Cependant, la vie du couple se retrouve peu à peu bouleversée par l'arrivée dans leur foyer de T.I.M., un des modèles sur lesquels Abi travaille, offert par son patron...
Lorsqu'arrivera un jour une potentielle commercialisation de robots humanoïdes, autant dire que le cinéma et les séries T.V. nous auront préparé au pire à leur égard par la prolifération d'œuvres à leur sujet, faisant clairement de l'accueil de ces domestiques à l'intelligence artificielle sous nos toits l'équivalent de notre arrêt de mort. Et c'est, en ce sens, tout le problème de ce "T.I.M." (comprendre "Technologically Integrated Manservant"): le film de Spencer Brown arrive en effet après une fournée de ses confrères contemporains d'anticipation sans vraiment avoir à apporter une quelconque nouvelle vis à cet édifice thématique.
Non pas que ce nouveau long-métrage mettant en scène un robot avec un sévère circuit imprimé en moins soit désagréable à suivre en tant que tel mais, en prenant comme socle un énième couple sur la brèche et dans lequel T.I.M. va faire office de très dangereux parasite par ses envies de sentiments humains trop prononcés à l'égard de sa scientifique de propriétaire, il ne fait ressasser qu'un terrain connu de ferrailles de thriller conjugal SF, vecteur de péripéties qui permettent certes toujours un minimum de fascination pour les rapports ambivalents de la machine à l'Homme vus par ce biais (notons aussi l'amusante caricature d'Elon Musk en guise de créateur, elle bien ancrée dans notre triste réalité) mais où rien ne surprend vraiment en termes de rebondissements (tout ce qui concerne la voisine dans la deuxième partie en est malheureusement le parfait exemple).
Néanmoins capable de se montrer efficace ici et là sur la montée en puissance du double visage de son androïde ou la révélation de ses pires facettes lors de son climax, et pouvant compter sur l'interprétation solide du trio composé par Georgina Campbell (actrice décidément tout-terrain dans le genre), Mark Rowley et Eamon Farren (bon choix pour maintenir cette inquiétante omniprésence du fameux serviteur au sein du foyer), "T.I.M" n'est en rien un produit honteux, il apparaît simplement aujourd'hui en retard, obsolète et trop prévisible face à de plus ou moins grands titres ayant explorés les mêmes chemins avant lui. Et cela reste tout même un brin embêtant pour un film censé nous amener aux portes d'un avenir aussi sombre qu'incertain sur nos rapports domestiques à l'I.A..