T,O,U,C,H,I,N,G par Gourgandine
DESTROY DESTROY DESTROY
Détruire, détruire, détruire. Détruire les mots, détruire la narration, détruire les images.
Dans les commentaires de la vidéo Youtube, le premier est "It's straw. Destroy. He's drawing. His straw. His drawer. Draw it. Just draw it." (la personne écrit ce qu'elle entend quand le mot "destroy" s'emmêle en lui-même).
Et c'est amusant, parce que les images qui s'entrecoupent, se brouillent, se brûment, redessinent en effet elles-mêmes le film, et Paul Sharits dessinent des lignes mêlées et bruyantes.
Moi, en bonne petite française, en plus de "scars" et "stars", cicatrices constellées des blessures secrètes de l'instrument cinématographique mises ici à nues et qui saignent, j'entends "histoire". L'histoire se détruit, la narration se délite...
Au fond, ce que nous entendons, tout ce que nous entendons, en ce simple mot, si fort, si violent, "DESTROY", sert de notice inconsciente à ce carnage visuel qui prend place devant nos yeux.
T,O,U,C,H,I,N,G, , et on sépare par des virgules car plus rien ne touche. DESTROY, et on détruit tout le sens en détruisant les sens.
J'aime trop le cinéma, les histoires sutout, qu'on évoque par les sens, pour aimer les films expérimentaux, et donc pour mettre plus de 5.
Mais on n'en ressort néanmoins pas "comme avant".