Il existe des films au parcours si chaotique qu'on se demande comment ils ont finit par sortir mais également pourquoi ils n'ont pas été tout simplement arrêtés. T-Rex fait partie de cette rare catégorie de bouses vouées à l'échec depuis le lancement... Un budget confortable de 30 millions de dollars, un casting assez sympathique (la star Whoopi Goldberg, le confirmé Armin Mueller-Stahl, la jeune rookie Juliet Landau...), une histoire intéressante de buddy-movie fantastico-futuriste entre un androïde et un dinosaure en images de synthèse...
Et puis soudain, c'est la catastrophe ! Ledit bestial est en réalité un costume en caoutchouc (fortement inspiré de la série "Dinosaures" soit dit en passant), les tensions montent sur le plateau, Whoopi intente un procès afin de quitter le film, l'équipe technique se fait peu à peu remplacer en cours de route et au final, le film sort directement en vidéo aux États-Unis (contrairement à notre cher pays qui prit le risque de le sortir en salles). Incroyable mais vrai, T-Rex parvient à devenir l'unique direct-to-video à se rafler un Razzie Award.
Et si certains tournages difficiles ne se voient pas forcément à l'écran, le film de Jonathan R. Betuel (Les Aventuriers de la 4e dimension) reste sincèrement un énorme ratage intégral où les premières minutes de bobine annoncent la couleur... Un scénario psychédélique qui part constamment en vrille, des scènes humoristiques à la limite de l'improvisation, un cabotinage incessant des plus navrants (pauvre Bud Cort, livré à lui-même pour une série de grimaces débiles), des dinosaures "contemporains" aux personnalités ratées et aux costumes cheap...
Tout est définitivement voué à l'échec. On se désintéresse très rapidement de cette intrigue policière entremêlée de gags lourdingues et d'une romance pourrie entre notre dinosaure et sa dulcinée pendant que l'ex-star de Sister Act fait ce qu'elle peut pour exposer son sourire forcée. En somme, T-Rex est une rareté en la matière, un navet abrutissant côtoyant de très près l'indétrônable Super Mario Bros., à l'univers et aux tares similaires.