Aguiché par la jaquette et le sous-titre du film, je me suis donc lancé dans cette œuvre qui laissait agréablement présager du Dhoom-like de branleurs. Que nenni ! La première heure est certes classique et trace un scénario pas plus con qu'un autre : un ingénieur automobile se fait piquer son projet de bagnole révolutionnaire par une bande de vils industriels qui préfèrent le noyer par la même occasion. 12 ans plus tard, son fils, nerd à cheveux plaqués de la fac, retrouve la carcasse de la bagnole préféré de son père, qu'il avait surnommée Taarzan (avec une petite figurine du Tarzan de Disney accrochée au rétro). Il décide de la redesigner et de la construire lui-même.


Oui, à part une bande de casseurs de nerds qui font rien qu'à embêter notre héros (dont un chauve qui vaut tous les avatars du monde) et une histoire d'amûr avec la belle fille qui vient tout droit de Oxford, rien de bien exceptionnel.


Mais c'est avec surprise que le film prend soudainement son envol vers le nawak astral. En effet, la voiture mise au point (sorte de bat-mobile moto-tank tunée en violet d'un effet renversant) est possédée par l'esprit vengeur du paternel décédé. Et ce dernier se met en tête de régler leur compte à ses criminels d'antan.


Les séquences de meurtre foncent alors sans retenue dans le délire le plus total, la wonder-car accomplissant des exploits qui ont de quoi laisser n'importe qui sur le cul. Véritable terreur à même de venir harceler les gens chez eux en faisant exploser les vitres à coups de ronflements de moteur, zombie enflammé dévastant des salons, capable de se déplacer latéralement, de provoquer volontairement des projections avec tonneaux pour mieux écrabouiller ses adversaires, titillant sadiquement une victime dans un comportement digne d'un slasher (impossible de lui échapper, elle est déjà dans votre dos, voire dans votre garage), se camouflant en hutte indigène, ses trouvailles pour parvenir à son but sont sans fin.


Mais ce n'est pas tout : quand elle ne se venge pas, Taarzan vole au secours de l'orphelin en sortant des bus du fossé ou en se pilotant toute seul à l'insu de son chauffeur qui est en train de galocher sa compagne pendant 5 min sans même regarder la route (et qui ne se rend compte de rien) !!
Le clou est atteint dans la course-poursuite finale, opposant notre voiture possédée à.... un hors-bord ! Oui, tout le monde se déplace à fond les manettes sur l'eau, dans une sorte de remake de Jésus sur la mer de Galilée. Et je n'aborde même pas l'équivalent de réanimation d'un noyé.


Fait plutôt rare, Taarzan ne propose que 3 chansons, dont une dernière bien nanar qui permet aux 2 acteurs d'enchaîner toutes les tenues fashion que le studio avait encore en réserve, tout en sautillant avec ridicule sur des rochers.


Quant aux sous-titres, c'est la cerise sur le gâteau car on a le droit à de la traduction démente mais compréhensible, le meilleur des 2 mondes, quoi. Vive les "Bénissez-toi !", "Economisez-moi !" et autres barbarismes inimaginables (impossible de tous s'en souvenir, y'en a en permanence). J'ai beaucoup aimé le "he's back !" traduit en "son dos !". Par contre, sur mon DVD, y'a 1/4 d'heure sans st autre qu'anglais. Mystère du pressage indien.


Pas d'hésitation donc pour regarder cette bollywooderie. Une heure sympa suivie d'une heure trente de délire fun totalement extrême et foncièrement nanar avec ses sous-titres à la hauteur, moi je dis banco.

Créée

le 12 janv. 2020

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