Drop that zero and get with the hero !
Gigantesque saga asiatique découpée en trois volets, Tai Chi débute avec le volume zéro, dirigé par Stephen Fung, qui n’est pas ce que l’on pourrait appeler un nom titanesque en la matière, ne s’étant que vaguement illustré avec House of Fury. Heureusement derrière on retrouve également Kuo-fu Chen, scénariste de Detective Dee, puis aussi Sammo Hung, chorégraphe à ne plus présenter tellement sa réputation le précède.
Néanmoins rien de franchement original côté histoire, on nage en plein shonen tout ce qu’il y a de plus conventionnel, où l’on suit un jeune héros, qui après avoir perdu sa mère, décide d’apprendre le Tai Chi dans un village paisible où cet art est une façon de vivre. Les choses ne seraient évidemment pas intéressantes s’il n’y avait pas une romance, des vilains très vilains et un trait particulier chez notre héros, en effet, celui-ci est à moitié démon, et il suffit qu’il se prenne un coup sur sa corne pour qu’il se transforme en génie du Tai Chi, état sous lequel il n’est plus lui-même.
Voilà, les présentations ont été faites, et puisque l’on parle de présentation, c’est globalement ce qu’est ce premier volume, qui sert principalement à planter le décor, donner un peu d’épaisseur aux personnages, et s’il fait bien ça, il ne comble que partiellement nos attentes en matière de Tai Chi et Kung Fu. Nous avons bien des scènes d’action totalement folles nous renvoyant directement à Scott Pilgrim, le tout étant illustré de textes commentant ce qui se passe à l’écran à la façon d’un jeu-vidéo (on reconnait d’ailleurs certaines polices de Street Fighter IV), que ça soit les techniques utilisées, le nom des personnages, ainsi que positions des pieds et angles de frappe (sans oublier d’autres effets visuels comme les fractures d’os façon rayons X, une grande mode lancée par le jeu très merdique Fight Club, puis repris il y a peu dans les Mortal Kombat). Autre originalité de la pellicule, c’est l’arrivée du steampunk, assez peu creusé par les chinois, à l’inverse des japonais qui en ont fait une culture cinématographique et vidéoludique.
Tai Chi 0 se révèle être une mise en bouche sympathique, divertissante, mais s’apparente beaucoup à des amuse-gueules, et si vous n’êtes pas frustré à l’arrivée du générique, la bande-annonce du second volume diffusée pendant celui-ci viendra vous achever, vous rendant hystérique et faisant trépigner d’impatience jusqu’au second (Peter FUCKING Stormare en epic bad guy !!!). On attend aussi le réveil du démon, car hormis une brève apparition, notre héros reste principalement au stade du clown, ce qui est aussi compréhensible, la bobine étant souvent très drôle (rappelant encore une fois le style shonen), notamment durant la bataille contre l’envahisseur où paysans usent de fruits et légumes comme armes.