Un film situé entre "Je demande la parole" de Gleb Panfilov et le cinéma de Fassbinder. L'histoire d'une femme qui se voit de plus en plus repoussé par son amant, un homme ancré dans le passé et manquant d'ambition.
Le film se place entre le drame, la fresque postmoderne, le portrait de société... mais le film ce situe ailleurs, dans une zone insaisissable, le film est en quelques sorte la vie et le cauchemar capitalistes.
La question de l'image, le flux, l'incapacité du contrôle de sa vie et de son image, mais aussi l'image d'une femme qui se débat dans un monde hostile, un monde qui se tourne vers l'extérieur avec mélancolie. Là où "Je demande la parole" reprend tout ces thèmes, il est question d'un Taiwan qui regarde vers le Japon, la Corée, les USA mais aussi la Chine continentale et la Guerre de Vietnam de son passé alors que Panfilov montre une Russie tournée vers la France et vers son passé stalinien.
L'influence d'Ozu et de Mikio Naruse ce ressent clairement (Hou Hsiao-Hsien étant un des scénaristes), mais surtout celui du pessimisme amer de Naruse, traité de façon encore sec.
Je pourrai continuer de décrire ce que le film m'inspire, mais je préfère vous inciter à le voir au plus vite.