Take Shelter par agnessalson
La relève du cinéma indépendant américain est bien présente et elle ne nous laisse pas de marbre, loin de là. Take Shelter est une œuvre qui nous absorbe dès la première scène. L’auteur s’approprie le sujet contemporain de la fin du monde mais il en dessine une nouvelle esquisse, entre espoir et fatalité. Il met en avant l’interconnexion entre les drames personnels et le monde qui nous entoure : la connexion à travers soi, à l’universel.
La photographie envoutante de ce film valorise les jeux de lumières tandis qu’une ombre vient peu à peu noircir la vie d’un homme et celle de son entourage.
L’histoire est traitée de manière subtile sans pathos, grâce à une écriture délicate et une performance, intense et précise, des acteurs principaux, Michael Shannon et Jessica Chastain. La folie est structurée de manière graduelle. D'abord expérimentés distinctement, les cauchemars finissent par se mélanger à la réalité, en écho à la descente aux enfers du personnage principal Curtis LaForche. Jeff Nichols livre ici un commentaire habile et implicite sur la société américaine et ses peurs.
Suivre un homme dans sa plongée aux enfers n’est pas chose aisée… D’autant plus lorsque l’ennemi qu’il tente de combattre est invisible et insaisissable : dépression atmosphérique ou dépression nerveuse ?
A travers un combat intérieur émouvant, il tente de se protéger de la folie qui le submerge. Au fur et à mesure que sa paranoïa se développe, il cherche à mettre à l’abri sa famille : la protéger de lui-même et de l’extérieur. Sa femme représente une figure féminine douce et aimante qui le soutient et fait tout ce qui est en son possible pour l’aider à se sauver lui-même sans jamais ne le faire à sa place.
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