Quand j'entends parler pour la première fois de ce film, je ne connais absolument rien de Jeff Nichols.
Je n'ai pas vu son premier film et si Mud fait partie de ma liste de film à chopper au plus vite, ce n'est pas encore le cas.
Donc Take Shelter sera mon premier Jeff Nichols.
Le pitch d'un homme qui fait des cauchemars récurrents de tempête apocalyptique plus vrai que nature était assez intriguant mais pas vraiment nouveau.
Tout allait dépendre du traitement et c'est sur ce point que l'intrigue tape juste.
Oeuvre paranoïaque, anxiogène et terriblement efficace, Jeff Nichols réussi à transcender son sujet pour questionner son spectateur.
En effet, plus qu'un film sur une fin du monde potentielle (dont on se fiche en réalité), c'est un film sur la maladie. Une maladie que Curtis ressent au plus profond de lui mais qu'il ne peut pas expliquer , avec des symptômes mais pas de remèdes, une maladie qui le lie à son passé et qu'il ne veut pas faire revivre à sa famille.
Et surtout, c'est une maladie qu'il ne contrôle pas, que personne ne comprend et qui provoque son rejet de la société.
Cette maladie imaginaire ou non est un écho (conscient ou inconscient) au handicap de sa fille, sourde qui lutte avec ses moyens (langage des signes), soutenue par des parents aimants et qui doivent faire face à un système de santé injuste et prohibitif.
Car c'est aussi de ça que parle TaKe Shelter, être malade coûte cher et peut vous ruiner dans une société où aucun écart financier n'est permis.
Seul la famille reste en soutient.
Malgré les épreuves, malgré les reproches et les doutes, c'est un film qui croit en la cellule familiale.
Les relations entre ces 3 personnages (merveilleusement interprétés par Michael Shannon, Jessica Shastain et Tova Stewart) son touchantes et notamment celle entre le père et sa fille, un père prêt à tout pour protéger sa famille.
Le seul reproche (comme souvent) que je pourrais faire vient d'une fin un peu attendue (mais au final ça ne pouvait finir que comme ça, non ?) et qui aurait été un peu plus efficace si elle avait été raccourcie.
Mais bon je chipotes.
Avec ce film, j'ai l'impression d'avoir découvert un réalisateur qui risque de faire mon bonheur cinématographique pendant de long moment et rien que pour ça, je suis heureux.