Découvert au hasard de mes pérégrinations sur SensCritique, Talaash de la réalisatrice indienne Reema Kagti est un excellent polar se déroulant dans les bas-fonds de Mumbai. La qualité du scénario, le jeu des acteurs et les images léchées méritent qu'on regarde ce long-métrage malgré un dénouement un peu facile.
L'histoire captive dès la première image. En pleine nuit, un acteur célèbre se tue au volant de sa voiture, dans un accident aussi spectaculaire qu'incompréhensible. L'enquête est confiée au renommé inspecteur Shekhawat (Aamir Khan). Ce policier intraitable et ténébreux est en fait rongé par un drame personnel. Son fils est mort dans un tragique accident et Shekhawat s'en rend responsable. Sa femme, Roshni (Rani Mukherji) trouve du réconfort en parlant secrètement avec l'enfant décédé par l'intermédiaire d'un médium.
Alors que l'enquête sur l'accident de l'acteur piétine, une prostituée à la beauté fascinante, dénommée Rosie (Kareena Kapoor), donne un indice à l'inspecteur Shekhawat. Elle continue à l'aider pour les besoins de l'enquête et leur relation s'intensifie.
Réalisée par une femme, Talaash se distingue de nombreux polars marqués par des rapports de force virils. Au contraire, le film joue tout en finesse et se concentre sur les sentiments intimes des personnages, ce qui leur donne d'autant plus de profondeur.
L'intrigue nous tient ainsi en haleine jusqu'au dénouement. Malheureusement, l'explication qui nous est donnée à la fin semble quelque peu boiteuse. En tout cas, elle contrarie mon esprit cartésien même si le titre prend alors tout son sens. Talaash en hindi signifie "quête" et dans une quête, comme chacun sait, la réponse se tient à l'intérieur de nous.
Le film est cependant admirable par de nombreux aspects. Les trois acteurs principaux sont remarquables et convaincants dans le rôle du personnage blessé que chacun joue. Les dialogues sont équilibrés, la musique mélancolique. Les images retranscrivent bien l'atmosphère poisseuse des nuits de Mumbai. Et surtout, l'étrange fascination que la prostituée exerce sur l'inspecteur est quasiment hypnotisante.
Enfin, un mot sur ce que Talaash n'est pas. Il s'agit certes d'une production bollywoodienne mais le film est dénué du kitsch habituel (non que cela me déplaise mais ce n'est pas forcément ce que j'ai envie de voir dans un polar).
En conclusion, j'ai passé deux très bonnes heures à regarder ce métrage. Les cinq dernières minutes un peu faciles m'empêchent de lui attribuer une note de 8, voire 9. Cela reste néanmoins une très belle découverte !