Ce n'est pas parfait certes, mais on passe un bon moment.
Certes, le rythme du film d'Anders Banke peut déconcerter. Ça commence comme un film de guerre fauché dans la neige, et pouf, ça continue comme une intrigue hospitalière, ça se termine en chasse ensanglantée.
Mais voilà : le vampire est une notion très galvaudée aujourd'hui : devant le panel de monstres assoiffés de sang des films de genre qui fleurissent à tous les coins de rue, on ne sait plus très bien si le vampire fuit devant les croix, si les gousses d'ail le font défaillir, si l'histoire du pieu dans le cœur ça marche toujours.
En 1944, pourchassé, un soldat SS suédois se retranche avec ses compagnons dans un petit chalet en pleine forêt. Tous trois se font attaquer assez rapidement par un femme...
Soixante ans plus tard, ce soldat est devenu un grand généticien et s'occupe d'une seule patiente, dans le coma...
Et d'autres pierres d'attente.
Le film prend le revers de "30 jours de nuit", qui se déroulait en Alaska (bien que majoritairement tourné en Nouvelle-Zélande...). Ici, il fait aussi 30 jours de nuit, et c'est en Suède. Le parti-pris (le vampirisme est une mutation de la rage) est plutôt intéressant. Bien sûr il y a des malineries, des incohérences pour les obsédés du genre, et des procédés d'économie pour un rendu mitigé (des chiens qui parlent !), il vaut mieux en rire. Mais, mais. Il y a quelque chose. La transformation progressive en vampire d'un jeune infirmier hémophobe à la base (pauvre lapin sacrifié ! :)). Une vision d'une certaine jeunesse suédoise (la fête). Le sang comme drogue. Et peut-être la mort la plus absurde depuis pas mal de temps (le nain de jardin !).
Ceux qui apprécient l'humour à froid que les pays du nord manient si bien regarderont avec intérêt, les plus puristes (« Pourquoi lorsqu'il sert la main d'un homme d'église sa main fume, si la croix ne lui fait rien ? ») passeront leur chemin.