Je partais avec un apriori plus que favorable concernant ce dernier film d'un cinéaste dont j'admire le talent, la lucidité et le savoir-faire, mais j'en suis sortie déçue : cette adaptation du roman graphique de Posy Simmonds ne m'a pas captivée, et oserai-je le dire, j'ai trouvé le personnage de Tamara assez fade, bien en deçà de certains jugements flatteurs, surtout si je me fie aux descriptions dithyrambiques que j'avais pu lire !
Frears, se proposait semble t-il de faire "une comédie pastorale à la Pagnol", mais j'attendais surtout de cette adaptation une fable acide et drôle évoquant sans pitié ce milieu bourgeois bohème de l'Angleterre, librement inspirée du roman de Thomas Hardy Loin de la foule déchaînée.
Alors certes la campagne anglaise est superbement filmée, les vaches n'étant pas loin d'être les héroïnes d'une scène d'anthologie, mais le petit monde d'écrivains et de gens de lettres installés dans cette résidence de repos et de charme qu'est "Stonefield", narcissiques, imbus d'eux-mêmes ou frustrés aurait gagné à être beaucoup plus approfondi : amour, écriture, préjugés, adultère ne sont qu'effleurés et la "révolution" qu'est censée provoquer le retour de Tamara se réduit finalement à quelques remous dans le coeur des hommes en mal de sensations fortes.
Une évocation qui se feuillette en souriant comme une BD, mais on reste en surface, ce qui m'a laissée sur ma faim.
Bref un film très moyen, pas un grand Frears, juste un gentil divertissement que l'on regarde sans déplaisir.