Tanguy par CastorManonLavi
Chatiliez aime parler des enfants, des accouchements et des incompréhensions.
Plus de dix ans après je vois ce film pour la première fois. J'avais déjà beaucoup aimé la vie est un long fleuve tranquille, j'aime beaucoup la façon de peindre les classes de Chatiliez. Et si dans "La vie" on se retrouve entre les "beaufs" et les "aristos", Tanguy dépeint une classe intermédiaire, bourgeoisie parisienne assez aisée qui fume des pétards et bosse dans la décoration.
Tanguy c'est l'enfant unique, que l'on sous entend élevé avec les thèses des 80's ( le dialogue, ne pas lever la main sur ses enfants, une espèce d'égalité parents enfants qui n'existait pas avant). Face à lui, deux parents démunis qui n'en peuvent plus de ce "parasite" qui les empêche de passer à la phase 3 de leur vie de couple : se retrouver ensemble après avoir élevé un ou des enfants.
Le personnage de Tanguy m'est personnellement insupportable. Une pause respiration par la fenêtre au moment de la scène du tribunal m'a été nécessaire pour pouvoir continuer à regarder le film. Mais il met en valeur par contraste le couple formé par Azéma et Dussolier que je trouve juste dans une interpétation. Azéma torturée entre ses envies de femmes et ce qu'elle devrait ressentir en tant que mère et Dussolier qui finit par fondre un plomb face à ce fils trop doué, trop gentil mais trop sans gêne et trop collant forment un duo qui peut sembler théâtral mais qui me semble très juste.
La fin me dérange parce qu'elle est un peu niaise mais j'ai du mal à formuler une fin "non niaise" qui reste dans la veine comique du film.
Voir ce film 10 ans après c'est aussi se rendre compte que le phénomène existe toujours et qu'il est parfois subit plus que voulu.
J'ai bien aimé Tanguy le film, j'ai détesté Tanguy le personnage. Mais c'était nécessaire pour aimer ce film.