Tarzan par Eddie Spielbitch

On commençait à se demander quand allait bien arriver un nouveau film basé sur le mythique personnage de Burroughs : Tarzan.
Il y a eu en effet peu de films notables depuis le fameux Greystoke avec notre ami Christophe Lambert, à l'exception du Disney, génial par ailleurs.
Malheureusement, là où d'autres cinéastes auraient certainement voulu un film à la hauteur du mythe qu'il investit, le ptit David Yates, vous savez celui qui a ruiné la saga Harry Potter avec une lumière et une photo parmi les plus dégueulasses jamais vues sur un écran, se contente d'un film qui plaira peut être à tante Gertrude, sans jamais croire une seule seconde à l'histoire qu'il raconte.
Il avoue d'ailleurs lui-même ne pas s'intéresser vraiment à cette histoire, avouant au passage ne pas apprécier plus que ça les classiques des années 30 avec l'indétrônable Johnny Weissmuller. La guerre est donc déclarée pour ma part. Comme si cela ne suffisait pas pour prouver son total désintérêt pour la chose, il a plus ou moins fui le tournage en cours de route pour aller s'occuper des Animaux Fantastiques, sûrement par égard envers la franchise qui lui a mis le pied à l'étrier. Là où Tarzan fait parti de projets proches du fantasme pour nombre de réalisateurs, lui s'en fout comme de son dernier big mac.

Il en résulte donc un énième film désincarné, sans saveur, à la photo encore une fois dégueulasse, aux effets spéciaux inégaux pour ne pas dire honteux par moments et aux personnages pas écrits.
L'acteur qui joue Tarzan est une faute de casting, qui peut néanmoins provoquer quelques rires involontaires, tellement son charisme peine à égaler celui d'une moule. Et je ne parle pas des Samuel L.Jackson et Christophe Waltz, décidément omniprésents en ce moment, à l’affût du moindre chèque et au jeu qui se répète de film en film jusqu'à l'overdose.
L'histoire, qui se perd dans une intrigue qui se voudrait historique afin d'apporter une dose de réalisme à une histoire mythique, fait peine à voir. Elle fait peine, non pas dans sa tentative d'y apporter un contexte historique, mais dans son parti pris d'éviter tous les moments cruciaux qu'on attend de voir dans une adaptation de Tarzan, un peu à l'instar du pitoyable Exodus de Ridley Scott. Certainement que les producteurs se sont dit que tout le monde connaissait par cœur les origines de Tarzan et qu'il n'est donc pas nécessaire de les remontrer, quand bien même le dernier film évoquant ce sujet date de 1984. Certes le Disney est passé par là, mais date mine de rien de 1999.
Et voilà comment on obtient un film qui se croit plus malin que son sujet, avec une narration à l'envers, où l'on est forcé de suivre un Tarzan déjà devenu Lord Greystoke, noble capricieux voulant oublier son passé d'homme singe. Super... Son passé n'étant raconté que sous forme de courts flash-backs qui frôlent le ridicule. Il y a donc un gros problème d'identification au personnage, peu aidé par son interprète, et une histoire qui se trouve dénuée de tout son potentiel évocateur.
Vous l'avez compris, une bouse, une vraie, insultante, à oublier vite car vite oubliable, à ne pas offrir à son pire ennemi, et à classer dans les bouzasses de l'été aux cotés de Suicide Squad, voire des bouzasses tout court, pur reflet de l'incompréhension totale des studios envers certains films, qui ne visent jamais le bon public.