Nombre d'entre nous avons nos petits traumatismes d'enfance, de ceux qu'on redoute avec un petit frisson autant qu'on affectionne d'une douce nostalgie. Le genre de peur du passée démesurée par l'imagination d'un marmot en quête de trouille. Il y a ceux qui virent en E.T. caché dans une armoire la pire des créatures inventées par l'industrie cinématographique, ceux qui vomissent encore aujourd'hui le vrai visage du Juge DeMort, ceux qui craignent secrètement le Gremlin-araignée, ceux qui sentent encore la glace figer leurs os au son vaporeux de la voix de Maléfique... Moi mon truc, c'était l'une des scènes finales de Tarzan, alors que Jane, son père et le reste de son équipe sont capturés par des pygmées et jetés dans une fosse hébergeant un primate démesuré au penchant étrangement carnassier. Ce singe, surement conçu pour être apparenté à un gorille et interprété par un type en costume, n'est ni un singe ni un homme, c'est juste un monstre velu à la frontière entre deux mondes, terriblement effroyable et étrangement fascinant.

Mon attirance actuelle pour les contes d'aventure dans des jungles fantasmées était l'occasion parfaite pour revoir ce film qui m'avait laissé un souvenir si fort, alors qu'à peine âgé de 6 ans, je l'avais découvert sur la petite boite blanche qui nous servait alors de télé. J'avais eu du mal à m'endormir après, mais j'avais aussi surement vécu ce qui déclencherait plus tard ma passion pour les histoires de terres de mystères, de mondes vierges et de créatures en tous genres...

L'histoire, colportée depuis longtemps par un cri légendaire, tout le monde la connait. Les Parker, père et fille, Harry Holt et toute une équipe partent sur les traces d'un cimetière d'éléphants, mine inespérée d'ivoire et de dollars, et tentent d'éviter chemin faisant une bonne partie de la faune locale, furieusement affairée à tenter par tous les moyens de les becter. De son côté, on a Tarzan, un surhomme vivant parmi les singes et trucidant dans la joie l'autre moitié du peuple animal de ces contrées. La peau blanche, les muscles saillants et portant le pagne, il rejoue des scènes du Plus Grand Chapiteau du Monde avec les lianes, dialogue avec les primates, échange avec les pachydermes et nage comme un hors-bord. Jane la belle effrontée et Tarzan le bellâtre qui s'ignore vont croiser leurs regards et ne plus vouloir se quitter.

Sous cette histoire extrêmement simple se cache la sève de tout ce qui fera l'arbre du grand film d'aventure par la suite, inspirant directement parmi les plus hauts pics du genre grâce à une mise en scène terriblement efficace et à une foule d'idées fracassantes. Le départ pour une terre mystérieuse, une vallée interdite, des murailles se dressant vers le ciel, éclipsant le soleil et voilant l'horizon. En terme d'idées et d'établissement d'une narration aventureuse, Tarzan a presque tout inventé...

L’enchaînement des images à valeur documentaire avec le film lui même est monté avec une perspicacité poignante, accumulant des scènes d'une force dont peu de métrages peuvent s'enorgueillir. L'Afrique, terre de fantasmes, permet alors des représentations qui touchent un mystique intemporel et ancrent le film comme définitivement incontournable. L'histoire, encore une fois, se déroule comme une gravure en mouvement dans toutes les sinuosités contrastées d'une jungle tortueuse et secrète.
Du côté animal, c'est pareil. L'utilisation des images réelles jonglant avec personnages costumés et marionnettes de caoutchouc fait preuve d'une immense perspicacité et offre des passage d'anthologie, l'attaque des crocodiles et la charge des éléphants, entre autres, forçant vraiment le respect.

Mais dans tout ça, celle qui s'extrait comme vraie star du film dans une scène merveilleuse de cavalcades et sauts d'obstacles quadrupèdes plein de dents, c'est Cheetah, le chimpanzé qui vole toutes les vedettes.

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le 1 sept. 2014

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zombiraptor

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