Avec Taxi, Luc Besson ici scénariste et producteur, lance une série de films destinés en priorité à un public ado des banlieues. La recette est simple : des héros branchés, un rythme trépidant, un humour omniprésent (et parfois au ras des pâquerettes), des répliques lapidaires, des scènes de bagnoles, et la police systématiquement ridiculisée ; le personnage du commissaire Gibert incarné par un Bernard Farcy déchaîné en stupidité, n'est pas là pour redresser l'image des forces de l'ordre.
Apparemment, ça a marché, on voit bien que le souhait de Besson était de dérider la jeunesse et de renouer avec la tradition des polars d'action qui ont fait le succès du cinéma français des années 70, et qui faisait le succès du cinéma américain des années 90, car les scènes de poursuites en grosses cylindrées dans les rues de Marseille, et les cascades n'ont rien à envier aux grosses machines US.
Il faut donc prendre le film pour ce qu'il est, en dépit de la minceur de son scénario et des vannes qui volent bas avec de temps en temps un clin d'oeil anti-allemand, mais c'est du Besson calibré, empaqueté, catalogué, réalisé avec efficacité, où l'on peut s'amuser l'espace d'un instant en compagnie d'un bon binôme Diefenthal-Nacéri qui dégage un vrai capital de sympathie.