Taxi du bled...

J’avoue, je n’ai appris que sur le tard qu’un Taxi 5 allait sortir et ma seule réaction a été un “mais pourquoi???!”. Je ne vais pas dire que je suis fan de la saga mais les deux premiers volets ont été des souvenirs très sympathiques de ma jeunesse dans les salles de cinéma, et cela faisait du bien de voir du cinéma français qui attiraient des jeunes en grand nombre dans les salles obscures. Adorant les bagnoles, les Taxi’s n’étaient pas incroyables dans leurs mises en scènes mais la manière de filmer étaient intéressantes. Puis vinrent l es opus 3 et 4… Plus qu’une catastrophe, c’était une euthanasie à bout portant ! Je n’ai jamais compris comment il avait été possible de détourner un capital sympathie en des merdes pareilles.

Je n’avais donc pas grand espoir pour ce cinquième opus, surtout au vu du réalisateur : Frank Gastambide, le genre de mec qui me fait fuir ses réalisations.

Monsieur le préfet a donné l’ordre que vous soyez muté sur le champs… à la police municipale… de Marseille.

Alors cet opus n’est pas dégueulasse. Étonnamment je le trouve même sympathique. Mais malheureusement il est flingué de l’intérieur. Flingué par un humour pipi caca beaucoup trop appuyé et par un scénario complètement débile.

Les flics de la saga Taxi n’ont jamais brillé par leur savoir-faire ni leur intelligence, mais là, cela va au-delà de tout et est tellement exagéré que ça en est lourd à mourir. C’est comme pour tout dans la vie, à petites doses, c’est drôle. À trop fortes doses, c’est indigeste. Je n’ai rien contre l’humour lourd et vulgaire. Il y a même des passages dans le film vraiment drôles, mais ils sont noyés dans la masse de stupidités permanentes.

Et ça, c’est dommage. Ceci dit vu les rires dans ma salle de projection, ça a l’air d’être efficace sur un grand public.

Mais il va s’arrêter, ce con ?

D’un côté scénaristique, c’est le reboot du premier… Le fil rouge est vraiment le premier film complet, que ce soit en terme scénaristique ou d’enchainement des passages. Le seul truc, c’est que les allemands sont remplacés par des italiens et que ceux-ci n’ont plus rien d’astucieux dans leur plan. Et les livreurs de pizzas sont remplacés par des chauffeurs Uber (génération 2018 oblige).

Le duo Malik Bentalha et Frank Gastambide ne fonctionne pas si mal à l’écran mais le personnage de l’humoriste est tellement con et ne sert à rien qu’on a du mal à se croire dans un film et non dans un sketch, c’est un peu dommage. Parce qu’au final, il n’apporte plus grand-chose au déroulement de l'action.

Le seul italien que je connaisse à Marseille, c’est Rachid.

Pas mal de cameos dans le film, certains n’amenant rien comme Soprano, d’autres ne venant que faire leur propre réclame comme Cut Killer et certains sympathiques comme Ramzy Bedia qui joue ce qu’il a toujours joué. Plus histoire de ratisser large en entrées qu'à construire quelque chose.

Passons maintenant à ce qu’il y a de plus important dans un Taxi, ce sont les bagnoles et ce qu’ils en font à l’écran. Il est déjà sympathique de voir de vrais bagnoles (Ferrari California & 458 Italia ainsi qu’une Lamborghini Aventador) mais dans le scénario, ça ne tient pas vraiment la route. Puis dans le genre discrétion… Quant aux scènes d’action, les courses poursuites sont vraiment nulles (il y en a deux)

Bref, le film réussit a redonné vie au capital sympathie de la franchise Taxi que ses deux derniers volets (3 & 4) avaient tué mais malheureusement un humour trop pipi caca permanent, des personnages secondaires au-delà de la stupidité admissible et un scénario ne volant pas très haut n’aideront pas à en faire un bon film… À réserver aux amateurs de la saga qui redécouvriront avec joie une ambiance les ramenant dans la nostalgie, mais pour les autres, il y aura bien quelques bonnes vannes à prendre mais ce sera léger sur la durée de la séance.