Joe le taxi il va pas partout, mais Travis le taxi driver si!
Dans la série, "Iori essaie de se construire un semblant de culture ciné", Taxi driver me faisait de l'oeil depuis longtemps.
Ce qui frappe d'emblée dans ce film, c'est son ambiance: les couleurs, la musique, la lenteur de certaines scènes où l'on voit le taxi rouler dans les rues, ça nous plonge dans le film et dans une espèce de torpeur malsaine. On comprend d'autant mieux l'état du héros, qui semble être dans un état de létargie mais curieusement également proche de l'explosion.
On comprend très vite à quel point la fragilité psychologique du personnage est importante: comment il enregistre, interprète, et analyse tous les évènements qu'il vit et voit.
On sait comment ça va finir, reste à savoir à quel moment , quel sera l'évènement qui mettra le feu aux poudres.
La force du film c'est aussi de brasser tout un monde: la politique (du QG de campagne aux discours), la prostitution, le racisme, la vie la nuit (commerce, taxis...), on a un tableau assez complet qui vient planter le décor.
De Niro est fabuleux dans ce rôle du gars paumé persuadé qu'il a une mission à accomplir, on oublie que c'est un acteur et on a peur pour ce gars déphasé et inquiétant.
Un grand film (oui je ne suis pas la première à le dire, je n'ai fait que copier)