Il est évident de dire que Taxi Driver touche une forme de perfection et contient de multiples niveaux de lecture. Il émane de ce métrage une atmosphère unique, sensorielle et paralysante. En suivant les déambulations de cet enfant adulte qui ne sera jamais réconforté ou remis sur le droit chemin, nous sommes pris dans une spirale infernale.
Par le biais de sa mise en scène, Scorsese instaure un regard. Celui de son protagoniste insomniaque prodigieusement habité par Robert De Niro. Un regard porté sur un enfer contemporain qui ronge cet homme perdu à l'esprit malade. Avec ce véritable film mental, qui laisse libre cours aux pulsions de son antihéros et met en images son évolution, Scorsese illustre son immense talent de metteur en scène. Le tout hanté par l'immense Bernard Herrmann, qui signe ici sa dernière composition. Une musique magnifique tenue par une mélancolie difficilement explicable.
Ce film est un Monument, un choc pour les spectateurs américains de l'époque, une référence pour de nombreux cinéastes depuis parfois même inconsciemment. Cette palme d'or de 1975 résonne encore de nos jours par les sujets politiques qu'elle met en exergue.
Marty Scorsese signe là un classique du Cinéma, un chef d’œuvre absolu.