Taxi Driver, film américain réalisé par Martin Scorsese et écrit par Paul Schrader, témoigne des déambulations nocturnes d'un homme, ancien vétéran du Viêt Nam devenu chauffeur de taxi de nuit, dans les rues de New York.
Ce film commence tout d'abord par une progression du personnage de Travis Bickle : à travers le travail de chauffeur de taxi qu'il trouve, ainsi qu'à travers son approche de Betsy, une assistante d'un des politiques les plus importants de la ville.
Mais cette progression ne s'éternisera pas, de par une descente aux enfers annoncée par différents éléments, allant de son discours fascisant qu'il donne au politique sur le nettoyage des rues de la racaille ainsi que ses insomnies nocturnes allant jusqu'à des visionnages de films pornographiques dans les bas-fonds de la ville. Cela nous montre un homme vulgaire, en dehors de la société, et qui ne comprend pas les normes sociales, ce qui s'illustre par la scène profondément déconcertante où Travis emmène Betsy voir un film pornographique. La solitude de Travis n'en sera que plus grande, Betsy ne voyant en lui qu'un homme embarrassant.
On retrouvera donc par la suite un Travis qui erre, seul, dans un New York malade, qui voit de ses yeux la violence dans la rue, des prostituées dépassant à peine l'âge de 13 ans, des hommes menaçant de mort leurs femmes. La séquence d'une grande intensité, de l'homme dans le taxi de Travis qui voit sa femme dans une chambre qui n'est pas la sienne, et qui souhaite le tuer, ne fait que guider Travis vers le meurtre. Il trouvera donc grâce à ses collègues de travail un moyen de s'armer, armes avec lesquelles il s’amuse dans son appartement, et la séquence du miroir durant laquelle il se parle à lui-même nous montre à quel point il est en proie à la solitude.
Pour arriver à son but, il essayera dans un premier temps d’attenter à la vie du politique et de Betsy, mais après un échec cuisant, il se redirigera vers la prostituée Iris, qu’il souhaite sauver de sa condition. Après un carnage final volontairement assez crade, le travelling qui revient sur toute la scène de crime nous montre les derniers instants de vie de Travis. L’épilogue, quant à lui, nous expose un Travis Bickle ayant survécu, qui reçoit l’immense gratitude et reconnaissance des parents d’Iris, ainsi qu’une visite de la part de Betsy à bord de son taxi. La séquence, toute en féérie, trop belle semble-t-il pour être vraie, n’expose qu’un fantasme d’homme mourant, trouvant une rédemption illusoire.