Parfois on regarde un “classique” et on reste de marbre devant, se demandant pourquoi a-t-il reçu ce statut honorifique. C’est précisément ce qui m’est arrivé devant Taxi Driver.
Le thème initial m’intéressait pourtant et me donnait envie de découvrir ces rues de New York nocturnes, sombres et dérangeantes. Voir cet ancien soldat revenu du Vietnam, se faire imprégner de cet ambiance glauque et le retranscrire dans de profonds moments de malaise.
Pourtant, le film se brouille avec la tournure prise par la descente aux enfers.
//Spoil//
Travis Bickle comme fruit de ses expériences difficiles de soldat et de taxi plonge peu à peu dans la violence et l’idée du meurtre lui vient, sans vraiment trop qu’on connaisse les motivations. Certes les environnements qui lui sont donnés expliquent clairement cette descente psychologique, mais de là à passer à l’acte, il faudrait nous expliquer un peu.
Finalement l’idée lui vient de tuer ce candidat aux élections, pourquoi ? Peut-être par forme de vengeance pour le rateau qu’il s’est pris ? Mais encore une fois ça pose question…
Puis, la violence se translate sur le proxénète qui a placé sous emprise une jeune fille de 12ans. Travis se met dans la tête de protéger cette petite, on voit alors une certaine manière de canaliser d’une autre façon sa poussée de violence. On sent que le personnage vogue d’idée en idée sans jamais vraiment savoir pourquoi. Le message devient encore plus flou lorsqu’il effectue une descente et tue tout le monde pour libérer la jeune fille. Je dois avouer avoir été plus que surpris par cet happy ending où Travis devient carrément un héros, alors même qu’il a commis l’acte d’assassinat, certes sur des porcs, mais quand même… Et ce dans une logique de justice rendu par soi, par quelqu’un de clairement instable psychologiquement. Cette manière que le film à d’idolâtrer cet acte pousse à mon sens un message a minima confus si ce n’est carrément bancal.
Le film se perd totalement à mon sens, dans un enchainement de scènes lentes (idéales pour poser des jalons) mais qui apportent de moins en moins de substance au film et de plus en plus de confusion. Pour finalement acter une fin totalement incompréhensible dans sa symbolique. Si le début est intriguant, le reste est une grosse désillusion pour ma part…