Taxi Driver c’est avant tout une ambiance jazzy-night des plus apaisantes, tandis que nous nous perdrons, comme si de rien n'était, dans les rues de New York à l'arrière du taxi d'un néo-cow-boy solitaire campé par un Robert de Niro au sommet de son art ! C'est dire le level !


L'atmosphère envoûtante à l'écran fait donc tout le charme du film, et la réalisation de Martin Scorsese, impeccable (à une exception près mais j'y reviendrai), n'y est pas étrangère. Une atmosphère de routine et de lassitude qui aura pour conséquence scénaristique d'exacerber les pulsions de cet ancien marine insomniaque dans son désir de laver le monde et sa ville de ce qu'il nommera hébété "pourriture"...
Au fond, et c'est ce qui rendra son personnage des plus intéressants quant à sa psychologie, ce type n'est qu'un éternel romantique... Et le dernier plan reflété dans son rétroviseur sur le visage chimérique de la sublime Cybill Shepherd, ainsi que la manière dont il réagira, en démontrera toute l'étendue...


C'est aussi un uppercut dans le bide de cette Amérique appelant à la violence, à la folie, à la distance, au racisme, et à l'hypocrisie, que ce long-métrage enverra depuis les poings de son anti-héros. "Les femmes étant toutes froides et distantes" d'après lui, et pourtant…
A noter également les deux dégaines cultissimes d’Harvey Keitel (surtout la première en mode sportswear) que la seconde coupe de cheveux du père DeNi parviendra pourtant à surclasser !


Je déplore cependant les ratés d'une scène d'importance du film, tant la descente finale en terres maquerelles ne me convainc absolument pas du point de vue de la mise en scène et en raison d'un trop grand nombre d’invraisemblances


(le gardien de chambre d'abord épargné, le retour assez surprenant du maq' Sport, la balle dans le cou dont on ne doit pas souvent se relever, le vieux qui vise l'épaule de l'iroquois - ça fait beaucoup perso...)


M'enfin mis à part ces coups de feu qui chaque fois plombe un peu mon plaisir, jusqu'alors total, Taxi Driver mérite bien ses galons de très grand classique du cinéma.

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le 16 sept. 2015

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RimbaudWarrior

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