Ancien marine, Travis Bickle décide soudainement de devenir chauffeur de taxi pour lutter contre l'insomnie et les souvenirs funestes qui le hantent. Il arpente continuellement la ville, la nuit, et se retrouve confronté face à la violence des rues new-yorkaises. Son envie avide de justice et de paisibilité dans un lieu qui ne lui évoque que perversion et chaos se change peu à peu en folie destructrice. Travis, incompris et seul, devient victime d'une véritable chute en enfers provoqué par ses démons du passé, un cercle vicieux auquel il ne peut échapper. Pour se venger contre cette société qui n'entend pas ces appels au secours, il décide d'employer les grands moyens, et laisse ses névroses l'envahir.
«Taxi Driver » est un film plus qu'admirable d'un point de vue technique : Les rues de New York, si mystiques et captivantes la nuit, sont filmés avec brio et fascination. Chaque mouvement de caméra semble pensé avec précision et reste inoubliable (Je pense notamment au travelling aérien qui nous fait sortir de la tuerie comme une âme flottant au plafond, ou aux gros plans répétitifs du regard de De Niro dans le rétroviseur)
Mais outre l'aspect technique remarquable de son long-métrage, c'est surtout, pour ma part, le personnage de Travis qui m'a séduite. En effet, celui-ci apparaît comme l'un des meilleurs anti-héros jamais joués au cinéma et l'un des personnages les plus marquants de l'œuvre de Scorsese. L'interprétation de Robert De Niro est impeccable, bluffante de vérité et de complexité.
Ainsi, Scorsese filme ici la débauche new-yorkaise avec une étrange fascination, sous fond d'un saxophone langoureux et mélancolique. Porté par un acteur savoureux, des dialogues cultes et une maîtrise perpétuelle propre à son réalisateur, « Taxi Driver » s'impose naturellement comme l'un de ces films cultes, beaux, grands, profonds.
Inoubliable.