Taxi gnangnan… circulez y a rien à voir

Chère lectrice, cher lecteur,
Vous ne me connaissez pas, donc je vais commencer par préciser les choses suivantes : je connais un peu le cinéma iranien pour avoir vu des films peu connus et aussi Une Séparation, que j'avais trouvé magnifique. J'ai plusieurs amis iraniens et même mon boulanger était iranien durant des années ! Enfin j'ai étudié les lettres persanes à la faculté. Bien. J' ai donc vu ce Taxi Téhéran avec un peu de connaissance et beaucoup de bienveillance. Il dénonce, il parle de la vie de tous les jours, des habitants de la ville aux abois, de la censure, du régime. C'est surement très utile. En tant qu'Iranien. En tant que public français, j'ai un doute. Mais cela aurait fait un bon documentaire, pas un film. Ou un bon spot pour un appel à l'action. Surtout que tout est tourné en plan fixe, qui fait penser à Cosmopolis de Cronenberg. C'est un peu la mode de la performance formelle en ce moment, depuis Birdman et son long plan-séquence.
De plus c'est le genre de film ou nous sommes censés savoir qui est ce monsieur au volant qui est, nous dit on, réalisateur. Désolé je ne vous connais pas.
En somme un film qui plaira à l'esprit intellectualiste complaisant français et au bourgeois des villes qui adore trainer avec l'artiste pauvre et gigogne. Du bobo de bout du quartier. Le film typique qu'aimeront à la fois Télérama et les Inroncks.
Pour ma part : circulez, y a rien à voir.