Tchao pantin est la rencontre incongrue entre Lambert, un pompiste bourru et alcoolique, couvant un drame personnel et Yousseff, un jeune petit trafiquant, roulant des bécannes, immigré de la deuxième génération. Une fois cela posé, le film dresse le tableau de la lente construction de cette relation d'amitié. Peu de choses sont dites, seulement les plus essentielles, le rapprochement passe par des non-dits éclairant le drame familial qui a brisé Lambert.
La prestation de Coluche, en opposition la plus totale avec sa figure du comique le plus aimé des Français, est remarquable. Si Lambert a un nez rouge, c'est celui de l'alcoolisme, celui du clown triste gagné par la mélancolie, la détresse et la solitude. Coluche a d'ailleurs été récompensé par le César du meilleur acteur pour sa performance.
Tchao Pantin nous plonge avec curiosité dans le monde des années 1980, les stations services, les produits de consommation d'époque, mais aussi la mode punk, représentée par Lola, la seule femme dans l'histoire et dans un monde très masculin. La curiosité nostalgique s'arrête là, car les années 1980 ne sont en aucun cas réjouissantes dans ce film très noir et très triste. Le film peine à retenir notre attention, si ce n'est dans la deuxième partie
- quand Lambert se fait justicier, mu par une force de revanche, lui qui n'a pas pu sauver son fils de la drogue.
Ce film semble profondément ancré dans son époque, abordant les clivages sociaux, le racisme, sans que sa contribution soit claire et sans force de proposition pour les débats actuels de société. Au mieux un film de son temps, au pire un film ringard.