Passionnée de musique, une jeune femme quitte sa petite ville anglaise pour tenter, à l'aide d'un mentor improbable, un ancien chanteur d'opéra, un télé-crochet Teen Spirit, et espérer devenir ainsi une star de la chanson.
Teen spirit signe les débuts derrière la caméra de Max Minghella, le fils d'Anthony (lequel est remercié de manière posthume dans les crédits), lequel a également écrit les chansons, et on peut dire que c'est de la belle ouvrage. Ne serait-ce aussi que sur le travail visuel, qui reprend le style criard de ces émissions, mais dans l'implication visible de Elle Fanning, qui chante réellement sur tous les titres, et elle pourrait faire une belle carrière en tant que chanteuse. Mais, de manière perverse ou non, j'aime bien la relation souterraine qu'a le film avec le cinéma de Nicolas Winding Refn. Notamment en employant deux de ses acteurs (l'autre étant Zlatko Burić qu'on a vu dans la trilogie Pusher), mais aussi dans le jeu des couleurs qui rappelle un peu Neon Demon, sans aller jusqu'au gore non plus. Mais on voit bien que participer à ces émissions ressemble à un jeu de massacre, où le talent vocal ne suffit plus, mais aussi la posture sur scène, l'interaction avec les médias, les fans, et ça, on voit que le personnage de Elle Fanning n'en a pas les clés. Elle est, comme dans Neon Demon justement, montrée comme une oie blanche dans une industrie qui dévore ces candidats qui passent à la chaine.
Le film est vraiment bien, on sent l'implication sincère de Max Minghella, qui pourrait être un réalisateur à suivre, s'il n'avait pas choisir de faire une histoire durant seulement 90 minutes. Car c'est justement à la fin, qui est comme une révélation, que j'aurais voulu connaitre la suite, ce que va devenir Elle Fanning, qui est passée par mille choses, y compris l'excès alcoolisé des soirées, mais ça, le film ne nous le montrera jamais. Cela dit, Teen Spirit est loin d'être à jeter, et je pense qu'on entendra parler dans le futur de Max Minghella réalisateur.