Introspection d'une paternité contrariée,
Cette chronique bouleversante,subtile,délicate et tellement intime arrachera des larmes aux plus aguerris d'entre nous,simplement par la force évocatrice des silences,des regards et de postures. Cela fait déjà bien longtemps que je suis acquis à la cause d'Hirokazu Kore-Eda,qui n'a absolument pas d'égal actuellement pour dépeindre l'enfance et les difficiles relations filiales. Que signifie être père? Est-ce que les liens du sang sont plus importants que le temps passé ensemble? Que veut-on transmettre à sa progéniture? Sur un postulat qui rappelle effectivement "La vie est un long fleuve tranquille",mais avec un traitement pudique et mélodramatique n'ayant rien en commun,"Tel père,tel fils" s'épanouit sur le terrain du quotidien,de l'anecdote qui prend tout son sens,de l'épure. C'est ainsi que l'on voit évoluer la personnalité du père désarçonné,de la colère à la résignation puis à l'acceptation. Kobe-Eda s'amuse des contrastes socio-culturels des deux familles,mais sans jamais juger. Il laisse le soin à chacun de se forger sa propre opinion,selon sa sensibilité personnelle. Prix du jury à Cannes 2013,ce film restera une œuvre profondément attachante,émouvante et intemporelle.