La Télé lave plus propre

Pour son douzième film, le touche-à-tout Peter Hyams frappe fort : le réalisateur de 2010 : L’Année du premier contact remplace au dernier moment Tim Burton – rien que ça – et livre une aventure bigarrée où un couple en perdition se retrouve bloqué dans une télé diabolique et doit traverser moult émissions pour conserver leur âme et revenir dans le monde réel. Une idée autant inspirée de "La Quatrième Dimension" que de Shocker ici brillamment mise en scène par un Hyams en grande forme qui nous gratifie de séquences toutes plus imaginatives que les autres.

À travers un panel de parodies de jeux télévisés, de dessins animés (la séquence est signée Chuck Jones), de films ou de séries, le dépaysement est assuré. On pourra peut-être regretter quelques passages moins travaillés que d’autres et pas franchement fous (le pastiche de "Bienvenue en Alaska", le passage situé pendant la Révolution Française) mais dans l’ensemble, Telemaniacs est une franche réussite interprétée par l’inénarrable John Ritter, la fringante Pam Dawber (Mme Mark Harmon dans son unique rôle sur grand écran, sans compter son apparition dans Un Mariage), l’inévitable Jeffrey Jones en bad guy de service et même le trop sous-exploité Eugene Levy, quelques années avant son mémorable rôle de père de Jim dans American Pie.

Autant inspiré par de vieux films que des émissions à l’époque plus récente ("Beverly Hills", "Wayne’s World"), le long-métrage bénéficie d’effets spéciaux d’une rare qualité et d’une pléthore de clins d’yeux, que ce soit les fausses pubs ou bandes-annonces (comme Trois hommes et le Bébé de Rosemary ou "Yogi Beer") ou l’atterrissage de John Ritter dans "Vivre à trois", la vraie série TV qui le fit connaitre. Manquant très légèrement de spectaculaire, Telemaniacs reste pourtant l’une des comédies fantastiques les plus réussies des années 90, sorti malheureusement chez nous discrètement en vidéo en 1996 et reste depuis inédit en DVD. Au final, procurez-vous cette petite perle colorée et déjantée au plus vite, dernier vestige d’une décennie riche en aventures mouvementées.