Voilà, la nouvelle comédie bobo bien-pensante du moment est arrivé avec toute sa smala d'acteurs renommés, ses personnages qui courent après le bonheur (au sens propre, sur les trottoirs parisiens dans une fin tout sauf émouvante) et son humour hystérico-absurde qui plonge plus souvent qu'il ne sort la tête de l'eau. "Telle mère, telle fille", c'est les mini-séries familiales qui pullulent sur nos grandes chaînes mais version long-métrage, un hymne ringard à la famille décomposée qui se recompose dans un maelström de scènes humoristiques qui piochent autant dans les films des frères Zucker ("Y a-t-il un flic pour sauver la Reine" ou "Y a t-il un pilote dans l'avion") que dans les innombrables comédies romantiques à la française qui se reproduisent sur nos écrans comme des lapins en chaleurs. Juliette Binoche, qui a visiblement frappé à la mauvaise porte du casting, sauve tout de même l'honneur en mère irresponsable et je m'en foutiste. Pour le reste, on ne pipera mot si ce n'est sur l'insupportable Camille Cottin qui passe son temps à hurler plus fort dans nos oreilles qu'un chanteur de black metal. Même le génial M, qui compose ici la musique du film, semble en manque total d'inspiration et nous livre la BO bis de "Scènes de ménages" (qui ressemble d'ailleurs à la "Grande Vadrouille" à côté de ce film). Sans la géniale Juliette Binoche et les interventions sympathiques de Catherine Jacob et Jean-Luc Bideau, ce film aurait sans doute été précipité dans les limbes de la comédie française. A l'heure, il reste en attente au purgatoire.