L'originalité de "Telle mère, telle fille" tient essentiellement à la répartition des rôles : Juliette Binoche dans un rôle totalement irresponsable et déluré et Camille Cottin très sérieuse et méticuleuse en tout point, des contre-emplois qui forme un duo étonnant et complémentaire, touchant et drôle à la fois. Cette comédie tirée à l'extrême du vraisemblable et recourant à bon nombre de clichés fait sourire par moment mais sans être l'éclate totale... Le scénario est sans surprise et se présente chronologiquement par mois de grossesse. Les tentatives de blagues sont nombreuses mais peu atteignent l'apologie du rire (à noter que certains semblaient beaucoup s'amuser dans la salle...). Catherine Jacob, dans le rôle de la belle-mère gâteau est très drôle avec ses gloussements et reste sans nul doute le seul second rôle marquant. Même Lambert Wilson manque d'excentricité selon moi dans ce rôle de papa en rûte et ne parlons pas de Stefi Celma dont les blagues grossières sont tout sauf essentielles. Cependant, le nouveau Michaël Dichter, malgré un rôle effacé et lisse, réussit à se faire sa place par une présence touchante et à l'écoute. Mise à part la surprise de la distribution, les blagues m'ont semblé lourdes et dérisoires, la résolution trop prévisible et facile et le tout trop joyeux pour être un miroir de notre société. C'est vrai qu'on retrouve toutes les grosses lignes sur la thématique de la femme enceinte à savoir tous les problèmes liés à la grossesse (les désarrois du sexe, les fringales, les émotions vives, l'intensité des odeurs,...), déjà vu et revu dans "Un heureux événement", "Joséphine s'arrondit" ou encore "Le petit locataire" et le jeu de Juliette Binoche ainsi que son style vestimentaire font énormément écho à Charlize Theron dans "Young Adult". Pas si original que ça en fin de compte... La bande originale de Mathieu Chedid rythme le tout à la sauce française et ça change des ambiances sonores américaines habituelles dont les comédies françaises raffolent pour remplir les blancs. Une touche un peu plus dramatique ainsi qu'une bonne dose d'événements imprévus auraient sûrement donné au film plus d’intérêt et de profondeur car le rang de comédie le classe parmi tant d'autres et rend le tout anecdotique et vite oubliable.