Couru d'avance
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Curieuse carrière cinéma que celle de Christian Duguay, qui, naguère, s'illustrait dans la science-fiction et le film de genre, via les suites de Scanners ou encore Planète Hurlante, pour dériver vers l'action pure avant d'enchaîner les films familiaux qu'on lui connaît aujourd'hui.
Avec Tempête, il semble même mêler les derniers ressorts de sa filmographie : le genre équestre qu'il connaît par cœur autant pour avoir tourné Jappeloup il y a dix ans, que pour avoir été champion du monde junior dans la discipline ; et la complicité entre l'enfant et l'animal, déjà abordée dans son opus de Belle et Sébastien : L'Aventure Continue.
De quoi donc craindre la redite, confite dans les bons sentiments des fêtes de fin d'année.
Sauf que Tempête ne capitalise pas uniquement sur ce double aspect et introduit son intrigue dans la gestion du haras des parents de l'héroïne via une nécessaire participation d'un riche ricain qui ne sait plus quoi faire de son argent. Et c'est un Danny Huston qui étonne forcément de sa participation à une telle entreprise. Et qui n'aura jamais autant ressemblé, dans un tel rôle, à Donald Sutherland qu'ici.
Ce qui aurait pu être emballé comme une saga familiale se trouble dans le drame pivot du récit. A partir de ce moment, le film se teinte des sentiments noirs du trauma, du handicap qui implique de tout réapprendre. Et si une telle position n'est pas sans rappeler Patients, Christian Duguay illustre aussi sous l'oeil de sa caméra une certaine aigreur nourrie par cette jeune fille face à ses rêves brisés, ses envies mortifères et le rejet de son environnement immédiat.
De quoi mélanger aux superbes images de courses et au décor enchanteur du Mont Saint-Michel l'enfermement de Zoé, tant physique que psychologique. Ainsi qu'une reconstruction à petits pas au sein d'une cellule familiale dans laquelle Pio Marmaï incarne un père qui peine à trouver la bonne distance. Mélanie Laurent, elle, dans un rôle plus développé que dans, par exemple, Mia et le Lion Blanc, laisse transparaître tout à tour force intérieure, pudeur, désarroi et résilience face à la détresse de sa fille de cinéma.
L'occasion, pour le film, de muter une dernière fois et de faire renaître son héroïne dans une dernière ligne droite tout droit tirée des nombreuses œuvres décrivant le parcours d' outsiders, comme dans Pur Sang : La Légende de Sea Biscuit, histoire de rester dans le domaine hippique.
Et si Tempête sacrifie bien sûr au traditionnel happy end un poil capillotracté, il reste néanmoins à la fin de la séance le sentiment d'avoir été diverti et touché par une jolie oeuvre familiale généreuse et dénuée de cynisme.
Soit justement ce que l'on demandait au film.
Behind_the_Mask, qui a touché le tiercé, mais dans le désordre.
Créée
le 4 janv. 2023
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