Poursuivant mon exploration dans mon stock de DVD inconnus, me voici devant une jolie flying jaquette qui s'approcherait presque du véritable film qu'elle cache, avec un résumé correct mais des photos erronées et des taglines ineptes (la brutale réalitée [sic] des quartiers ou [sic] le dialogue n'existe que quand les armes parlent), une drôle de combo. Donc le film ne s'appelle pas Ice Girl mais Succube, ou Temptation, ou Def par Temptation, et il est réalisé par James Bond III. Hein ? Oui, vous avez bien lu, même que JB3 s'octroie un des premiers rôles et qu'il dédicace son film à James Bond Sr et à James Bond Jr (tous deux décédés), précisant "I'm the last one now". Pas banal.
Bref, le film s'avère une petite blaxploitation fantastico-horrifique consacrée aux méfaits d'une succube qui ramasse ses victimes dans les bars et qui va bientôt jeter son dévolu sur le petit séminariste de passage à New-York, en pleine remise en question personnelle. En plus, il s'agit de clore une vieille rancune familiale démarrée par feu son père, le révérend Samuel L. Jackson (bien exploité par les jaquettes officielles). Le thème de la succube est bien traité, avec des mises à mort hargneuses qui contrebalancent les minauderies séductrices de la tentatrice. Les effets spéciaux sont pas mal et le rendu horrifique fonctionne bien à certains moments, le genre de pelloche qui pouvait foutre les boules autant que faire marrer les ados égarés devant. Marrer car on est aussi dans la coolos attitude, la BO funky hip hop, les vannes de branleurs macho, les doublages un peu hasardeux. Et la morale finale est sauve car l’abstinence pré-mariage s'avère une arme pertinente contre ce genre de menace féminine.
On devine le budget serré (Troma est d'ailleurs cité au générique) mais tout l'argent est à l'écran, et la sincérité de cette entreprise sans prétention a finalement emporté mon adhésion.