Vers le bleu
Un jour, James Benning a pris sa caméra, il l'a orienté vers le ciel, il l'a mis en route, a regardé ce qui se passait, l'à éteint, a reproduit cela dix fois - et tout cela à fait un film et toute la...
Par
le 3 janv. 2015
10 j'aime
1
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
"Cet autre espace du récit qui serait non pas un espace de représentation (à moins de prendre le mot dans son sens théâtral) mais de présentation, non pas l'espace d'une démonstration mais celui d'une monstration, je l'appellerai espace inaugural. C'est la première figure du temple.
On le sait, l'inauguration désigne le champ d'observation rectangulaire que l'augure trace dans le ciel avec son bâton recourbé, où il notera le passage des oiseaux.
Alors que pour le cartographe le ciel (comme la terre) est un donné préalable, permanent et universellement vrai, pour l'augure il est tellement insignifiant qu'il se fabrique un autre ciel, limité, provisoire, immédiatement rentable et aussitôt répudiable. L'espace ainsi crée est le lieu d'un passage particulier et non d'une organisation générale et durable. Et le propre de ce passage, c'est d'être aléatoire. Quant aux rapports que l'augure entretient avec les oiseaux, c'est un simple rapport d'observation. Le passage des oiseaux n'est pas régi par l'augure, mais par hasard. Autant dire par rien. Il a lieu ou n'a pas lieu. Juste un carré de ciel dans lequel rien ne passe ou passent des oiseaux - non pas eux comme ils volent, auteurs du passage, mais objets d'un regard -, non le ciel où ils passent mais les yeux de l'augure. Pas même ce passage mais la forme à laquelle il donne lieu, du côté où les oiseaux sont vus passer. S'ils passent dans le champ du regard, ils font ce ciel découpé dans le ciel. Ainsi personne n'a rien fait. Pas de geste. Simplement a eu lieu une rencontre. Cette rencontre particulière. Comme fait accompli. Le lieu de l'accomplissement. "Une théâtralité de l'air"."
Emmanuel Hocquard, "Il Rien".
Créée
le 8 juin 2018
Critique lue 476 fois
6 j'aime
D'autres avis sur Ten Skies
Un jour, James Benning a pris sa caméra, il l'a orienté vers le ciel, il l'a mis en route, a regardé ce qui se passait, l'à éteint, a reproduit cela dix fois - et tout cela à fait un film et toute la...
Par
le 3 janv. 2015
10 j'aime
1
"Cet autre espace du récit qui serait non pas un espace de représentation (à moins de prendre le mot dans son sens théâtral) mais de présentation, non pas l'espace d'une démonstration mais celui...
Par
le 8 juin 2018
6 j'aime
Le ciel j'adore, c'est vraiment quelque chose que je pourrais contempler des heures en en retirant réellement quelque chose d'inspirant et de reposant. Du coup l'idée même d'un docu qui ne filmerait...
Par
le 13 sept. 2015
3 j'aime
Du même critique
"Cet autre espace du récit qui serait non pas un espace de représentation (à moins de prendre le mot dans son sens théâtral) mais de présentation, non pas l'espace d'une démonstration mais celui...
Par
le 8 juin 2018
6 j'aime
Ana peut être laborieux. Le montage, de l'ensemble chaotique, ne donne pas toujours du sens. Mais c'est que Reis et Cordeiro offre la générosité d'un regard d'une pureté rarement rencontrée au...
Par
le 13 avr. 2016
4 j'aime
Le truc étonnant avec Marie Menken c'est la façon dont le corps qui tient la caméra infuse dans le film, ou plutôt ce qui s'y inscrit d'avancement, de prises de niveau (jeux de plate-forme), de...
Par
le 14 janv. 2020
3 j'aime