Tendresse
6.3
Tendresse

Film de George Stevens (1948)

"I would like to be rich the way I would like to be ten feet high. ...

... It's good for some things, bad for others."


Classicisme romanesque américain presque par définition, de la part d'un réalisateur ayant abondamment contribué au registre cinématographique classique des années 1940 et 1950 essentiellement. Tout est annoncé dans le titre, "I Remember Mama", et dans l'introduction, les premières minutes installant la configuration du récit opéré en voix off par une héroïne adulte passant en revue ses souvenirs d'enfance à grand renfort de mélancolie calibrée. C'est à double tranchant, car c'est à la fois très bien fait et très académique dans ses termes... Sans surprise je me situe entre les deux, le cul entre deux chaises, mais a priori tout le monde peut savoir d'avance si le visionnage vaut le détour ou pas.


L'histoire d'une famille norvégienne qui a émigré aux États-Unis depuis quelques années au début du XXe siècle, dans la région de San Francisco. Une famille dirigée par la mère, opératrice principale gérant les comptes de la maisonnée et interprétée par une Irene Dunne dépassant allègrement les bornes de la mesure en matière d'accent simulé — aucune retenue dans l'exagération. La structure est très classique, celle d'une famille qui essaie de vivre avec peu et qui enchaîne les séquences heureuses et les séquences tristes. Les aspirations du foyer sont assez simples, avec les quatre enfants mignons comme tout et la fameuse image de l'oncle inquiétant (Oskar Homolka) avec sa grosse voix, ses gros sourcils et sa grosse voiture — explicitement présentée comme une compensation de sa limitation physique : il boîte. Sans trop de surprises, derrière cette façade dure et effrayante pour les enfants se cache un grand cœur, avec révélation dans les derniers temps sur son lit de mort (émotions garanties), et constitue un élément parmi d'autres de cette chronique familiale qui arbore les qualificatifs sagesse, persévérance et harmonie sur son fronton.


Il y a bien quelques incidents (de santé principalement) mais tout ça tourne un peu trop gentiment, c'est un peu trop académique à mon goût. Comme un cousin de "Qu’elle était belle ma vallée" dans le registre de la chronique de famille et des dures conditions de vie dans la pauvreté du début du siècle précédent, inculquant grosso modo l'humilité et la politesse.

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il y a 4 jours

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Morrinson

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