Sur le panthéon des plus grands films de science-fiction de tous les temps depuis de longues années, Terminator a su marquer les esprits. Premier opus irréprochable d'une saga encore d'actualité, ce film sorti en 1984 doit être une parmi les toutes premières représentations à l'écran de thématiques complexes telles que l'intelligence artificielle et le voyage dans le temps. Terminator est également et avant tout la principale raison de l'ascension phénoménale de James Cameron, encore peu connu du public avant sa sortie. Avec une telle étiquette, il reste difficile pour tout spectateur de faire part d'une once d'appréhension à son sujet, ce qui est tout à fait compréhensible.


L'année 1984 a donc vu naître ce monument de la science-fiction qui, dès les premières minutes, envoie du lourd avec cette atypique immersion dans un contexte post-apocalyptique des plus sombre et dépressif. Une projection pessimiste dans un futur où les machines semblent avoir pris le dessus sur l'Homme, ce dernier vivant les derniers instants de son existence. Cameron fait d'ores et déjà part de son indéniable talent dans la mise en scène avec ces images obscures et métalliques d'une perfection sans commune mesure pour l'époque. Sons et lumières ravissent littéralement les sens du spectateur et laissent déjà entrevoir, avec Terminator, une fulgurante avancée technologique dans le monde du cinéma du genre. De plus, afin de maintenir au spectateur cette ambiance dépressive, Cameron prend soin d'orner tout son film (car se déroulant majoritairement dans les temps "actuels") de plusieurs courtes séquences de ce futur où la vie semble s'éteindre à petit feu.


Pour le contenu de son film, rien de mieux qu'une bonne vieille poursuite infernale, dépassant progressivement toute limite de décence. Une trame narrative certes simpliste mais à laquelle Cameron peut développer en toute sécurité les méandres de l'intelligence artificielle, ici subitement renvoyée dans le passé afin de supprimer la future figure de la rébellion. La preuve en est, cette course poursuite interminable dépasse tout entendement et semble de jamais donner de répit au spectateur, effaré de l'invulnérabilité de l'impassible Terminator T-800. Une projection d'un avenir décadent dès les années 80, rien qu'avec un seul cyborg, de quoi refroidir tout intéressé sur ce qu'il pourrait se produire dans quelques décennies.


D'un autre côté, Terminator prouve continuellement sa richesse thématique grâce aux divers concepts qu'il met en avant. En effet, tout semble laisser présager que ce premier opus aura sans nul doute diverses suites et spin-off le concernant. Un indéniable avantage qui prouve ouvertement que Terminator est doté d'une structure narrative très large, laissant libre court à une liberté de création quasi-infinie.


Tout comme Alien de Scott ou THX 1138 de Lucas, Terminator premier du nom de Cameron est une force primale, le précurseur de tout un genre. Que ce soit de par sa mise en scène ou encore son scénario, ce film n'est autre que la virtuosité pure, source d'influence à de nombreux autres essais dans le genre. Terminator est sans conteste un des plus grands chef-d'oeuvre de la science-fiction, un exercice technique et scénaristique à couper le souffle, échappant à la puérilité du genre afin de garder indéfiniment tout son caractère actuel et intemporel.

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le 14 juin 2015

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langpier

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