Terminator : Le Phantasme d'ado pré-pubère à 6M$

Il y a deux choses que je déteste dans la vie : les écologistes phytophiles mous de la glotte (et du gland), et le climat artistique complètement puéril dans lequel baigne le cinéma, l'aliénant à un statut d'art mineur vis à vis de ses pairs, pour lequel le sommet de la subversion serait de montrer un sexe à l'écran, et le succès de la réussite, de faire un film manichéen avec fusillades, explosions et accessoirement robots, ninjas etc.


"Hey, man, you've got a serious attitude problem. "


Déjà il est bon de relever que le cinéma est un art misogyne, dans le sens où l'on se montrera excessivement dur avec les films faciles et puérils jusqu'à la médiocrité tant qu'ils s'adressent à la gente féminine (Twilight et consorts), mais que l'on se montrera beaucoup plus conciliant avec un Woo, Cameron, McTiernan quand ils reproduiront les mêmes schémas à destination du public masculin.
Car qu'est-ce que Terminator sinon une succession de scènes d'actions (fusillades, courses, explosions...) insipides, justifiées par un pitch écrit en cinq minutes par l'un des pire dialoguistes d'Hollywood (derrière Lucas), ce qui semble être un prérequis important pour tirer son épingle du jeu dans l'industrie ? Rien.
Pour insérer dans le récit son robot invincible et sa fameuse scène de charcutage du bras, ce qui fut l'idée de départ de Cameron pour son film (il faut bien partir de quelque part), le réalisateur choisit d'utiliser le retour dans le temps : concept de SF le plus grotesque qui soit, tout juste derrière la mémoire génétique, les sabres lasers et l'hyperespace, mais après-tout, ça n'est pas éliminatoire, Terry Gilliam a bien réussi à en tirer un très bon 12 Monkeys, alors pourquoi pas Cameron ?


"The machines rose from the ashes of the nuclear fire. Their war to exterminate mankind had raged for decades, but the final battle would not be fought in the future. It would be fought here, in our present. Tonight... "


Déjà parce que l'histoire ici narrée est complètement premier degré : il s'agit d'une histoire de robot menaçant (niveau zéro de la SF selon Asimov), incarné par un Schwarzenegger qui n'aura jamais été aussi convaincant que dans ce rôle naturel de bodybuilder inexpressif aux forfaits spectaculaires, interrompu par un beau brun du futur qui viendra apporter la dimension héroïque et (plus tard) un parfum d'eau de rose à un film qui avait déjà suffisamment de défauts pour ne pas avoir besoin, en plus, d'une romance grotesque jouée sans conviction par de mauvais acteurs.


"Sarah Connor ?"


Mais ce monument dressé au cinéma mainstream de mauvais goût serait-il vraiment complet sans une Happy End dont la principale qualité (pour ses producteurs) est de permettre les innombrables suites fortement lucratives (et au moins aussi merdiques, souvent bien pires) venues inonder nos écrans depuis lors ? Je vous le demande, oui, j'ose !


"You're terminated, fucker. "


En conclusion je dirais que si je met la note de 2 à Terminator, c'est avant-tout pour lutter contre la misogynie au cinéma, apporter la paix dans le monde et permettre à la France de se reconstruire après la crise en suivants les bienfaits d'une alimentation équilibrée et du développement durable.
Kiss.

SummerWin
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le 20 mai 2011

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Cool Breeze

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