Terminator is back (again...). Et cette fois-ci, Kristanna, crinière dorée au vent, reprend le rôle du T-tueur, le T X ici. Pour le plus grand déplaisir d'Arnie, qui à plus de 50 balais a pourtant de bien beaux restes. Mais ce modèle obsolète peut-il résister à la nouvelle itération Hi-tech arrivée pour oblitérer John Connor & co. "Loken Load !", car la blondasse badass hélas moins en place que l'efficace et classe Robert Patrick alias T-1000, paraît un brin fadasse avec son regard de glace tandis qu'elle fracasse du bidasse en essayant de prouver que c'est bien elle qui prend toute la place. On aura au moins le loisir d'apercevoir son "ass", pour le reste, ça passe (parfois) ou ça casse (surtout).
Terminator vu à travers l'oeil de Mostow, c'est un conflit global, une guerre froide péniblement effleurée à l'aide de fan service plus que d'un véritable travail d'écriture. Pas forcément aidé par les divers départs de la saga, il aura au moins Nick Stahl pour lui prêter main forte. Mettons au crédit de ce dernier d'avoir tout de même tourné devant la caméra de Mel Gibson, Robert Rodriguez ou encore Terrence Malick, avant de disparaître peu à peu des radars en devenant Nick s'taille (y'a un peu plus, au cas où, j'ai laissé). Il a un côté marginal, exclu de la société, brisé par ce qu'il a vécu, et contrairement à sa guerrière de maman, à ce qu'il croit encore avoir à vivre un jour. A raison, on s'en doute. Il m'a convaincu dans l'ensemble, sans pour autant se poser en véritable révélation. Claire Danes fait le job, et puis revoir la trogne d'Earl Boen alias le Dr Silberman fait ressentir une légère nostalgie. Mais le vrai héros, la figure de la saga, la vraie tronche de ce T3, c'est Arnie, encore et toujours. Arnold, qui pour incarner le terrifiant organisme cybernétique du premier opus, fut choisi naguère.
Là où le créateur d'Abyss nous plongeait dans la pénombre au sens propre comme au figuré, Mostow nous propose une majorité de plans en pleine journée, et cette clarté nuit grandement à sa tentative de reprendre ce qu'a fait Cameron à son compte, mettant en lumière ses lacunes de réalisation. Par ailleurs, l'humour, par petites touches disséminées dans le 2, et qui marchait si bien (la paire Furlong-Schwarzy fonctionnait, cela paraît plus que jamais évident), tombe bien souvent à plat ici, la faute à cette tentative constante d'auto-parodie alors qu'il y a déjà assez de raisons de rire du film sans. Et puis précédemment, l'humour désamorçait pour un temps de la tension, élément totalement absent ici, donc à quoi bon ? Car Terminator avait pour lui un univers sombre, un travail remarquable ayant été fait sur l'ambiance et le "background", avec relativement peu de moyens. Terminator 2 et son budget pharaonique avaient permis à Cameron de se lâcher sur la mise en scène et les effets, le film devenant un véritable mètre-étalon en la matière lors de sa sortie (tout comme Titanic le sera plus tard, ou Avatar plus tard encore – je sais qu'on aime un peu facilement taper sur ce brave James dans ces contrées critiquiennes, mais il faut rendre à César...).
Terminator 3 n'est pas exempt d'idées, de bonnes idées même, mais Mostow peine souvent à les mettre en images de manière aussi convaincante que ne l'aurait sans aucun doute fait son prédécesseur. La plupart du temps, les effets numériques sont plus laids que ceux du film précédent, sorti plus de dix ans avant, et malgré le bond technologique que l'on connaît en matière de 3D et d'images de synthèse. Là où le papa d'Aliens proposait une vision, un moment intense dans les deux premiers volets, Mostow se contente d'aligner des scènes d'action (certaines sont tout à fait correctes cependant, il faut le dire) sans toutefois atteindre ni même approcher le degré de tension et de perfection de celui qui a dit «Hasta la vista, baby !» à son bébé. On assiste alors, hébétés, au "soulèvement des machins". Par ailleurs, le rythme n'est pas aussi bien géré, heureusement, le film dure un peu moins d'1h50, ce qui est amplement suffisant vu la tiédeur de l'ensemble. Impression renforcée par la musique, passe-partout (bye bye Brad Fiedel) comme le reste.
Au final, je ne peux dire que je total recale T3, simplement ce qui fut jadis une franchise flamboyante de noirceur et de SF s'est fondu dans la masse de films d'action, tout en demeurant à peu près potable, ce qui constitue une bien maigre consolation. Je ne vois qu'une seule explication à ce semi-échec. Comme l'a prouvé Terminator 2, seul Cameron peut copier du Cameron. A l'heure où les scénaristes sont venus taper sur l'épaule de ce brave Jonathan afin de lui proposer une histoire digne de ce nom, un angle, une profondeur, comme ce fut le cas par le passé, j'ai comme une petite idée de sa réponse...