Suite à la faillite d’une société de production cinématographique et des désaccords entre le réalisateur James Cameron et les producteurs d’un autre studio de cinéma, le réalisateur des deux premiers Terminator n’a pas pu assurer sa place de metteur en scène comme il aurait tellement voulu le faire. Les droits de cette franchise ont été rachetés par les fondateurs du studio Carolco et c’est une nouvelle équipe technique qui prend en charge la suite du second opus. Ce genre de nouvelle ne fait vraiment pas plaisir aux fans de la franchise. On savait qu’on n’allait pas retrouver la même qualité visuelle, la même notion du divertissement et surtout le côté technique magistral du magnifique chef-d’œuvre sorti en 1991.
De plus, 12 ans séparent entre ce troisième opus et le second film, c’est sûr qu’il ne fallait pas s’attendre à voir un résultat aussi magique et incontournable que celui de la seconde réalisation, la technologie du cinéma n’est pas la même et les techniques de réalisation de films ont évolué entre-temps. Bien de mauvaises et pertinentes raisons de ne pas visionner ce troisième opus, de peur de connaître une lourde et grave déception. En plus, les producteurs n’ont pas forcément choisi le réalisateur adéquat pour pouvoir nous surprendre, remplacer l’expérimenté James Cameron par un débutant cinéaste comme Jonathan Mostow n’est pas très judicieux. Cela dit, j’étais prêt à défendre ce dernier car il a mis en œuvre deux longs-métrages fort convaincants et d’une technicité très soignée comme Breakdown et surtout l’incroyable et le sensationnel film sous-marin U-571.
Même si un autre réalisateur avait la charge de construire ce projet, il faut savoir que la réussite des deux premiers films, dans leur ensemble, a toujours été assurée par la prestation prestigieuse d’Arnold Schwarzenegger dans l’un de ses rôles les plus mythiques de toute sa carrière d’acteur. Ce dernier ne voulait pas reprendre son rôle mais James Cameron l’a convaincu de le faire, en échange d’une forte somme d’argent. L’acteur autrichien anime son personnage par la même démarche mécanique que celles des autres films et il est d’une présence inestimable pendant le visionnage, même s’il marque une prestation peut-être pas aussi valorisante comme on l'aurait souhaité. Peu importe, c’est toujours ça de gagné, et sa présence est accentuée considérablement par une confrontation sévère, explosive et abrupte avec la magnétique T-X, incarnée par la méconnue Kristanna Loken.
Cette dernière ne dégage peut-être pas la même terreur que Robert Patrick le fait dans le second opus mais elle fait quand même peur. Celle-ci joue pas mal avec sa féminité pour parvenir à ses fins et libère une froideur forte persuasive pour nous combler d’un plaisir qui compense pas mal de défauts. En effet, on ne peut pas dire autant pour le reste du casting qui est assez insignifiant, dont un Nick Stahl qui ne correspond pas du tout à l'image combative que le jeune Edward Furlong générait dans le second opus. Sans omettre un problème similaire, celui de certaines actions étranges du terminator (La récupération des clés sous le pare-soleil, fusillade sans avoir à déplorer de morts, la réaction incohérente du psychiatre du second film…). C’est un nouveau robot qui est pourtant en jeu mais on dirait qu'on a renvoyait le robot du second film, à moitié éduqué ou à moitié rebooté.
De plus, le scénario n’est pas aussi avantageux que ceux des autres productions, ça manque de rythme, d’un enjeu fort et c’est assez mal alimenté en tension. Fort heureusement, les scènes d’action sont très efficaces pour nous faire prendre plein la gueule comme la grosse course-poursuite en camions dans les rues d’une ville américaine ou la superbe scène de combat très bourrin entre la T-X et le T-800 dans les chiottes. Les effets spéciaux accompagnent et intensifient avec brio les scènes mouvementées, on est face à un spectacle visuel fort récréatif. Pas un si mauvais film comme je l’ai souvent entendu, le réalisateur s’est bien défendu, même s’il ne livre pas un long-métrage aussi égale que le merveilleux second opus. 7/10
Elle est chouette ta caisse !