Bon ça y est, le futur n’est j’espère plus à écrire après cela, de bonne volonté j’ai tout de même pris le soin de revoir les quatre premiers films de la saga pour me remettre dans le bain, allant de l’excellent au médiocre, un decrescendo qui n’envisageait rien de bon pour ce Genisys, j’ai finalement choisi de laisser la chance au produit en espérant au minimum le divertissement car je savais d’ors et déjà que le scénario allait partir dans tous les sens et que les diverses bandes annonces nous avaient déjà gentiment spoilé les enjeux principaux.


Je dois avouer que les vingt premières minutes sont plutôt bonnes, certes Taylor ne prends pas en compte T3 et TR mais au moins on retrouve l’essence même des films de Cameron avec un futur apocalyptique et cauchemardesque digne de ce nom, on voit l’envers du décor des voyages dans le temps puis la partie avec l’arrivée du Terminator en 1984 souffle un petit vent de nostalgie, à ce moment là tout va à peu près bien. Ensuite avec l’entrée en scène du "vieux" Terminator qui se fight contre le CGI d’Arnold on part dans le what-the-fuck (le thème musical est balancé à l’arrache, c’est à se tordre de LOL), ce combat sort presque de nulle part et parait complètement téléphoné, et ça ne va plus s’arrêter pendant un bon moment, on nous recolle un T-1000 (chinois ce coup ci, la diversité surement), une nouvelle Sarah Connor qui déboule en camion en balançant le fameux "viens avec moi si tu veux vivre" … À peine une demi heure et c’est déjà un cirque.


En fait le film donne clairement au spectateur ce qu’il veut voir, il est incapable de raconter une histoire, alors il use de facilités et de ressorts qu’on trouve dans n’importe quel long métrage d’action interchangeable de ces dernières années. Privilégier l’action et le spectacle pour nous "endormir", tiens comme c’est malin, mais à force on commence à comprendre la volonté des studios de nous appâter dans les salles avec une licence intergénérationnelle puis nous servir une soupe bien fadasse. Bande de monstres ! Par exemple les séquences de cascades sont franchement ultra exagérées et tape à l’œil, le coup des hélicos qui font du rase-motte toutes les cinq secondes faut juste arrêter putain, pourquoi toujours ce besoin d’en rajouter ? J’ai du mal à comprendre ou je dois tout simplement être un vieux con je sais pas. Allez encore que, pour être de bonne foi, je trouve que l’intention scénaristique n’est à la base pas si nulle, c’est une tentative, mais qui se révèle vite incontrôlable tellement la notion de temporalité est casse gueule, avec le danger de s’engager dans de multiples incohérences, du coup c’est un festival de dates, de contextes, d’alternatives pour les éviter autant que possible, ce qui fait que c’est lourd, indigeste et maladroit.


Et puis le gros problème c’est le casting, hormis Schwarzy qui fait le boulot à l’expérience ("vieux mais pas obsolète", j’aime bien cette réplique) les autres ne trouve jamais leur place dans cet opus franchisé, reprendre des rôles cultes c’est compliqué (on l’a bien vu dans Renaissance qui malgré une distribution qui en jetait pas mal s’est cassé les dents), Jai Courtney et Emilia Clarke n’ont absolument rien de Kyle Reese et Sarah Connor (mis à part les fringues), l’un a un manque de charisme évident évoquant même une immaturité dans son attitude et son assurance (alors qu’à son époque Michael Biehn transpirait la testostérone), l’autre par sa petite bouille ne rejette aucunement la masculinité d’une Linda Hamilton, la badassitude au niveau zéro pour la reine des dragons. Le pire du pire restant Jason Clarke, bon déjà j’aime pas du tout sa gueule mais en plus son jeu est dans l’incessante outrance, le mec en fait des caisses, à un moment on se croirait dans Avengers, John Connor ? Lui ? Jamais de la vie ! À la limite j’ai envie de réhabiliter Christian Bale, vous voyez où j’en suis ?! J.K. Simmons, que j’aime beaucoup, est lui relégué au stade de second rôle, bien trop effacé et discret pour relever le niveau du dossier, dommage.


En plus de ça les ruptures de tons paraissent franchement ridicules à certains moments, encore une volonté avouée de se mettre le spectateur dans la poche, faire sourire la salle pour qu’elle se sente rassurée à bouffer son putain de pop corn, j’en ai marre de me sentir obligé de me planquer sous mon siège de malaise. Surtout que c’est Schwarzy qui s’y colle pour faire le clown, le pauvre, on le force à sourire comme un couillon et sortir des absurdités, à croire que le type qui a écrit le scénario lui veut du mal, heureusement un acteur de sa trempe sait comment passer outre et rester noble malgré toute circonstance. Le rythme a un mal de chien à s’établir, on est embourbé dans un truc qui peine sans arrêt à reprendre son souffle, c’est usant, on doit continuellement alterner les scènes d’actions interminables et les dialogues boursoufflés, ce film est comme une voiture customisée qui tenterait d’aller pleine balle avec un embrayage en miettes. Et puis ce happy end est d’un forcé, j’ai eu du mal à y croire, c’est vraiment nous faire avaler des couleuvres avec un entonnoir, on ne peut décemment pas toujours se reposer sur ce genre de principe dépourvu de burnes.


Non Terminator Genisys n’est pas un bon divertissement, juste un énorme foutoir symptomatique d’une époque où toute œuvre du passé est annihilée pour se voir passée au mixeur à l’usine néo-hollywoodienne et resservie sous enveloppe en plastoc, et le pire c’est que le public en redemande à taper ses fourchettes à la cantoche de son multiplex. J’ose espérer que Skynet est bel et bien mort et qu’un trou duc ne s’est pas infiltré par mégarde dans la machine à remonter le temps pour accoucher d’un nouvel opus, depuis Terminator 2 aucun réalisateur n’a su reprendre le flambeau de Cameron, il serait temps de lâcher l’affaire une bonne fois pour toute.
STOP ! THE FUTURE IS SET !

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le 11 juil. 2015

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JimBo Lebowski

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