De l'avis des détracteurs, le pire de la saga, et très peu d'avis vraiment favorables. Ce nouveau remoot (ou rebake, au choix) est mû par une formule rigolote qui de par son essence est vouée à s'aliéner les fans endurcis, puisqu'elle nie aussi les deux opus de Cameron. Elle leur roule dessus dèls le départ, malgré l'introduction très dark future, de très loin la plus fidèle de toutes les versions au matériau d'origine. Mais quand on voit commence les choses évoluent, difficile, en tant que gardien du temple Cameron, de croire que ce dernier ait validé le projet d'un "Vous allez aimer Terminator Genisys !"
La formule en question est cohérente avec la logique d'évolution de la saga, et en rupture avec la représentation du temps initiée par Cameron. Chez ce dernier, les évènements étaient fatals, on pouvait les retarder, mais jamais être sûrs de leur disparition. Ici, on peut aller et venir dans le temps, et forcément, comme on joue avec le continuum espace-temps, le destin doit changer, et le futur change à vitesse géométrique. Les introductions des films de Cameron sont ultra plaisantes à ce niveau, et même la façon dont elles dégénèrent par l'intervention de nouveaux détails qui bouleversent le déroulement des évènements. Le retour du T-1000 est en tout cas un bonheur, et le vieux modèle se targuant d'un "daté, pas obsolète !", on tient là l'atout charme qui a ravit mon âme de cinéphile. L'usure de la moyenne vient davantage sur la longueur. L'intégralité des scènes d'action numériques échoue à créer les moments de tensions nécessaires au rythme. Si une séquence comme celle de l'hôpital arrive à peu près à faire un concept avec le scanner, celle du bus scolaire achève de rendre le spectacle artificiel et en surenchère. C'est à trop vouloir étaler le pognon qu'on crée un effet Marvel alors que ça fait des années qu'on n'a pas vu de Terminator (et encore, les scènes d'action numériques de Renaissance avaient un petit punch attachant, car oui, je trouve que Renaissance supplante très largement le 3 et ce Genisys). Cette monotonie tue le vent d'originalité qui agitait ce bon début. Les acteurs ne viennent alors guère changer la donne, complètement vérouillés dans leurs rôles, et surtout sans jamais nous redonner l'essence des personnages originals de la saga. Sarah Connor n'est plus Sarah, et pourquoi je pense toujours à Die Hard 5 quand je regarde le nouveau Reese ? En fait, ils ont inversé les rôles, Reese a des oeufs au plat et un gros fusil à lunette alors que Sarah s'assoit côté passagé et fait du concours de chargeur avec le joujou de service. Final un peu décevant pour ce blockbuster qui commençait gentiment et qui se vautre avec un manque d'immersion, ce Genisys sera surement vite oublié, et illustre une nouvelle fois ce qu'on peut appeler la "moyenne" dans le blockbuster, facile à digérer mais absolument non marquant (vous vous souvenez du hamburger que vous avez commandé l'en dernier ?)